Page 79

ïTribalPaginaIntera_layout

77 FIG. 1 (À GAUCHE) : Vue sur le nouveau bâtiment. Image : Architron, Zurich. FIG. 4 : Masque sachihongo. Mbunda, Zambie, Province occidentale. Début du XXe siècle. Bois, kaolin et patine rougeâtre. H. : 34 cm. Acquis de la vente des Missions (Suisse) à Genève en 1942. MEG Inv. ETHAF 018740. acquisitions, dans le cadre d’une anthropologie et d’une archéologie modernes en plein essor et favorisa notamment la constitution des premières collections précolombiennes, comprenant des céramiques zapotèques (fig. 3). Ces nouvelles collections du XIXe siècle seront évoquées dans le nouveau MEG par la présentation d’amulettes coraniques sénégalaises offertes en 1820 par le professeur d’arabe Jean Humbert et par une collection de miniatures guyanaises de la fin du XVIIIe siècle offerte par Louis-André Gosse la même année, issue du cabinet d’histoire naturelle d’Henry-Albert Gosse (1753-1816) ainsi que d’autres objets des Guyanes donnés par Nicolas-Théodore de Saussure (1767-1845). Trouveront également leur place dans nos salles des armures orientales issues pour la plupart du Musée historique genevois, dit aussi Salle des Armures, fondé par le même Hippolyte Jean-Gosse en 1870, ainsi que plusieurs tapas hawaïens du XVIIIe siècle transmis par le petit-fils d’Horace- Bénédict de Saussure – probablement issus du dernier voyage de James Cook en 1778 – qui étaient auparavant conservés au Musée archéologique, séparé du musée d’Histoire naturelle en 1872. À la fin du XIXe siècle et durant le premier quart du XXe siècle se développent les réseaux coloniaux qui permettront l’approvisionnement moderne des musées d’ethnographie, en Suisse, à Genève, aussi bien que dans les métropoles coloniales. La provenance des collections du MEG montre combien cette « économie du pittoresque » a été importante. Le musée des Missions (1876), « musée des idoles combattues », versera ses collections au MEG en 1901. On y trouve notamment une boussole chinoise offerte par le missionnaire Charles Piton (ETHAS K005049). Les missionnaires continuent bien entendu de faire des collectes, d’organiser des expositions qui se veulent édifiantes à la Société des missions évangéliques, de participer à des expositions internationales et d’organiser des ventes au profit des « oeuvres », où sera par exemple acquis ce rare et impressionnant masque mbunda (fig. 4) en 1942. Une cloche ming (ETHAS K000631) acquise auprès de C. A. Mincieux en 1880 par le Musée archéologique passera au musée Ariana (1884) avant d’être transférée au musée d’Ethnographie. Du musée des Arts décoratifs (1885) nous est parvenu un service royal à punch (ETHAS 019965), don du roi du Siam Chulalongkorn (Rama V, 1853-1910) à l’État de Genève lors de son premier séjour en Suisse en 1897. Ce cadeau royal, ou phraratchathan, a été mis en dépôt par l’État auprès de la ville. En 1901, le musée d’Ethnographie de Mon-Repos, ou Musée ethnographique, est établi, sous forme d’une dépendance de la préfiguration du musée d’Art et d’Histoire (1910). Y collabore l’anthropologue physique Eugène Pittard, qui y sera nommé conservateur en 1910 et ensuite directeur en 1922. Le musée emménage en 1941 dans une ancienne école désaffectée du boulevard Carl-Vogt. Dès lors, Eugène Pittard, qui en sera le directeur jusqu’en 1952 (il est alors âgé de quatre-vingt-cinq ans), y développera sa vision d’une muséographie didactique fondée à la fois sur une approche théorique, des travaux de terrain et l’étude des collections historiques. Au XXe siècle, les recherches de terrain sont privilégiées afin de nourrir la collection du musée.


ïTribalPaginaIntera_layout
To see the actual publication please follow the link above