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DOSSIER quement au même moment que la British Baptist Missionary Society (BMS) – en 1878 – dans la région Angola/Congo afin d’établir une chaîne de stations missionnaires. En 1886 la LIM éprouva des difficultés financières et ses stations furent reprises par la Svenska Mission Forbundet (une société suédoise fondée en 1878) et l’ABMU (American Baptist Mission Union), qui deviendra plus tard l’American Baptist Foreign Mission Society (ABFMS)). 12. Il est décédé à Londres le 5 décembre 1929 et fut enterré à New Southgate. 13. Cf. la bibliothèque nationale du Pays de Galles : dictionnaire de la biographie galloise en ligne (http: //yba.llgc.org.uk). 14. Ce centre fut nommé d’après la famille Comber qui perdit plusieurs de ses membres qui étaient actifs comme missionnaires pour la BMS au Cameroun et dans la région Congo/Angola. 15. Au mois de juin 1899, M. et Mme Lewis, accompagnés de M. Pinnock, quittèrent San Salvador pour Kibokolo, afin d’établir la station Comber Memorial. Dans la biographie de Mme Lewis, nous apprenons que leur travail à Kibokolo débuta en octobre 1899, et dura sept ans (à l’exception de l’année 1901 et du premier 130 semestre 1902 qu’ils passèrent en Angleterre en congé). George Hawker, le biographe (1911 : 227) émet probablement ses propres idées lorsqu’il ajoute : « Ces sept années, marquées par le manque et la faim, auraient assombri la joie des récoltes passées si les coeurs des travailleurs n’avaient été nourris et réconfortés par une foi inébranlable en Dieu. Leurs tâches, et celles de leurs compagnons, consistaient à défricher les terres et à transformer ces étendues sauvages en sols riches et fertiles. » 16. Dans les ouvrages que nous avons consultés, on trouve les variantes orthographiques suivantes : « nka(a)nda, nkha(a)nda, mka(a)nda ou muka(a)nda ». Le mot « (n)longo », « (e)longo » (mv. Mi-nlongo) semble faire référence au monde invisible, territoire interdit aux non autorisés. Seuls les spécialistes (banganga) et les initiés y ont accès ; pour les autres, tout ce qui y est lié fait l’objet d’un tabou. Purchas (1901, cf. Ravenstein, 1967 : 58) écrit : « La chose interdite est nommée « nlongo » (Bentley) » ; il cite ici Bentley (1887 : 389). Ce dernier et également Van Wing (1959: 90) établissent un rapport avec les aliments prohibés : « les nlongo, mets défendus et autres interdictions imposées par les féticheurs. » Söderblom (1931 : 21) et Baumann (1964 : 83) voient un lien indissoluble entre le nlongo et les substances et objets de pouvoir (« fétiches » ou minkisi), tandis que Ngoma (1963 : 193) le perçoit comme un « remède » pour lever un tabou. Sandblom (1993 : p. 128, 187) résume la situation comme suit : « nlongo et sumuka sont les termes utilisés concernant les interdits et impuretés par les femmes parlant le kikongo. C’est quelque chose de sacré, séparé, mis à part, quelque chose qu’on ne peut pas toucher, manger ou faire. En le faisant, on devient criminel, impur, pêcheur. Quelque chose de dangereux, d’ensorcelé, tabou, ordre, interdiction, médecine, remède, poison, fétiche ». Wyatt Mac Gaffey (1986 : 246) soulève le problème de l’interprétation différente des Occidentaux : par « sacré », les Africains entendent « quelque chose de tabou ». L’élément tabou dans le cadre de l’initiation des garçons est principalement la mort mentale au lieu de la mort corporelle au début de l’initiation et la « résurrection » à la fin de celle-ci. Il est également tabou pour les non-initiés de regarder à l’intérieur du lieu, de la demeure ou de la cabane se trouvant dans l’espace clos où les néophytes (bikumbi) doivent séjourner. Pour les initiés, cette demeure est appelée en dialecte kongo « nzo (maison) longo ». L’explication de Bontinck (communication personnelle) du terme « kimpasi » comme « lieu des esprits (mbasi, mpuasi) » exprime la même idée. Toutefois, selon nous, Van Wing (1920, 1921, 1938, 1959) a commis une erreur en utilisant nzo longo pour désigner le rite lui-même ; une erreur qui fut reproduite par de nombreux auteurs après lui. Nous emploierons donc longo lorsque nous parlerons du rituel lui-même dans le reste du présent article. 17. D’après Mudiji-Malamba (1989 : 55 (67)), la nkanda était organisée – jusque récemment – dans une région délimitée par le Kwango (O), le Kasai (E) et le Haut-Zambèze (S). Il ajoute : « Cette aire descend plus bas vers l’Afrique australe et monte plus haut dans l’axe Bas-Zaïre, Rép. du Congo, Gabon, etc. » et a fait l’objet d’une étude approfondie chez les peuples voisins des Zombo comme les Yaka, les Suku, les Nkanu. J’ai moi-même effectué des recherches parmi les Nkanu afin d’étudier essentiellement le rite local nkanda et les objets d’art utilisés dans son contexte. Les rites ne sont plus organisés par les Nkanu congolais, mais dans le nord de l’Angola (Uíge), ils semblaient se perpétuer, du moins à cette époque. Dans certains travaux, nous lisons que beaucoup désignent les Yaka comme le peuple qui a introduit la nkanda sur son territoire. Van Wing et Plancquaert arrivèrent à la conclusion que les peuples chez qui ils avaient étudié les rites de puberté et de circoncision ne les avaient pas mis au point eux-mêmes. Leurs opinions quant à la manière dont cette institution était répandue se rejoignent. Van Wing a entendu les Mbata dire : « longo dituka ku Yaka », « le longo vient des Yaka », et nous l’avons relevé également chez les Nkanu. Plancquaert (1930 : 57-60) décrit le nzo longo chez les Zombo, les Nkanu et les Lula comme « une institution immigrée » de leurs voisins directs les Yaka. 18. Elle a été publiée à maintes reprises ; d’abord dans le magazine The Juvenile Missionary Herald of the Baptist Missionary Society, no 3, vol. XL, mars, 1903, p. 34-35. Thomas Lewis inséra également cette photo dans son article The old kingdom of Kongo (1908 : 603) avec le sous-titre « Masques nlongo ». Elle apparaît aussi dans le livre d’un autre révérend de la BMS, à savoir Among the Primitive Bakongo de John H. Weeks (1914 : 222) et dans son Congo life and jungle stories (1911/1921 : s.n.vis-à-vis 58). Bastin a également reproduit la photo dans son ouvrage sur la Sculpture Angolaise (1994 : p. 25, fig. 8). La photo originale est conservée dans les archives de la BMS. Cette image et une autre version – montrant les mascarades disséminées dans le champ – figurent également en ligne dans la Ross Archive of African Images (RAAI), 2183. 19. Des Nkanu nous ont dit que le danseur portant ce type de masque transporte parfois un sac rempli de boue. Afin d’amuser le public, il distribue la boue, symbolisant les excréments de l’animal. 20. De gauche à droite, les masques de la photo de Lewis en fig. 7 sont reproduits dans cet article en fig. 9, 10, 17, 16, 11, 13, 3, 4, 12, 14 et 15. Le deuxième exemplaire en commençant par la droite n’est pas au BM et n’apparaît pas dans cette étude. 21. Par rapport aux autres, cet exemplaire est relativement original en raison de la présence de sa coiffe faite de fibres végétales et d’une tresse latérale qui pend en partie devant le front. Dans l’ouvrage de Redinha (1975 : 52, fig. 23), une photo d’une femme angolaise « mulhjer do Cuangar du grupo xindonga (ochindonga) » (sud-est de l’Angola) montre une coiffe similaire. 22. Il existe un casque pratiquement identique sur un autre masque Zombo – au Museu e Laboratória Antropológico de Coimbra – exposé et publié dans le catalogue éponyme « Sculpture angolaise » par M.-L. Bastin (1994 : 96(72)). On trouve également un couvre-chef/casque de forme similaire au sommet de masques d’autres peuples d’Angola, présentant une structure en osier ou en bois, recouverte de textile de raphia ou de tissu d’écorce peint. 23. Les Nkanu connaissent deux versions du masque nkoso : l’une dont la forme basique est réalisée en vannerie et munie d’éléments de résine et de calebasse, et l’autre fabriquée en bois, dotée d’un « capuchon » sur lequel des plumes sont attachées. 24. Dans ma thèse, j’ai démontré que les types de masques ainsi que l’organisation de la nkanda reflétaient la structure et le gou- FIG. 23 : Panneaux peints nlongo venant probablement d’un kikaku. Zombo, Kibokolo, province d’Uíge, Angola. Avant 1903. Bois et pigments H. : 103 et 104,5 cm. Collectés par le Rév. Thomas Lewis. Acquis auprès d’Edward Gerrard & Sons. British Museum, Londres, Af1905,0609.19 et Af1905,0609.16. © The Trustees of the British Museum.


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