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ZOMBO SCULPTURE 119 Mbata, tandis que les Bambatas étaient ses sujets directs. Il désigne ainsi les Zombos comme « les frères de l’ancienne race Bambata » (1932 : 41). La relation entre les Zombo et le peuple de Mbata (Bambata) n’est pas du tout établie, comme le démontre le fait que certains auteurs utilisent les deux ethnonymes simultanément et de manière interchangeable. En 1959, Van Wing (1959 : 74–75) parle dans un même chapitre des « Bambata Bazombo » et des « Bambata ou Bazombo ». Il les appelle « des Bakongo purs ». Joseph Mertens (1942 : 117) avance que le Kongo ne faisait aucune distinction entre les Bazombo et les Bambata. On peut dès lors se demander s’il s’agissait du même peuple ou si, au cours des siècles, leurs affinités se sont muées en liens extrêmement étroits. Il est évident que l’ethnonyme Bambata est associé au nom de la province historique, mais il est également manifeste que plusieurs peuples habitaient cette région. Hormis les Zombo, nous savons que les Nkanu ont fait partie de Mbata. D’après Mertens (1942 : 117), ceci expliquerait les affinités entre les deux cultures. Il partage cette idée avec Van Wing (1959 : 74), qui ajoute : « Les Bankanu : ils ne diffèrent guère des Bambata, dont ils ont généralement la prononciation, les institutions sociales et les coutumes religieuses ». Mertens remarque aussi la relation étroite qui unit les Bambata ou Bazombo aux Bampangu. Isidore Ndaywel è Nziem (1998 : 881) va même plus loin : « Mbata : qui regroupait les Zombo, les Nzolo, les Nsongo, les Mulaza ».5 Citons finalement Boone (1973 : 169), lorsqu’elle parle des Zombo : « Il est pratiquement impossible d’évaluer leur nombre, étroitement mêlés qu’ils sont, sur les deux rives de l’Inkisi, près de la frontière de l’Angola, avec les Mbata ». Une explication à cette relation floue et étroite entre les Mbata et les Zombo pourrait résider dans le fait que ces peuples étaient largement sédentaires. Ils vivaient d’activités agricoles (culture de manioc, maïs et banane plantain), de chasse et de pêche, et d’échanges saisonniers. Joachim Monteiro (1968 : 140) rapporte que leurs caravanes voyageaient durant la cacimbo (la saison sèche) lorsqu’il était possible de traverser les rivières à gué. Boone (1973 : 169) décrit les Zombo comme un sous-groupe spécialisé de marchands au sein des Mbata. Van Wing (1959 : 75) les appelle « les intermédiaires du commerce et les agents de pénétration » qui diffusaient à la fois des idées et des marchandises européennes. René Devisch (1993 : 182) précise que les Mbata et les « Zoombo » (ainsi que les Tsootso) jouaient le rôle d’intermédiaires au sein des réseaux commerciaux centralisés à Luanda, capitale actuelle de l’Angola. Ces réseaux se livraient principalement au trafic d’esclaves et d’ivoire. Des défenses d’éléphant placées dans une sorte de cage en bois étaient remises à des porteurs qui les FIG. 2 : Masque nlongo. Zombo, Kibokolo, province d’Uíge, Angola. Avant 1903. Bois, fibres et pigments. H. : 77 cm. Collecté par le Rév. Thomas Lewis. Acquis auprès d’Edward Gerrard & Sons. British Museum, Londres, Af1905,0609.2. © The Trustees of the British Museum. FIG. 3 : Masque nlongo. Zombo, Kibokolo, province d’Uíge, Angola. Avant 1903. Bois, fibres et pigments. H. : 90 cm. Collecté par le Rév. Thomas Lewis. Acquis auprès d’Edward Gerrard & Sons. Af1905,0609.1. © The Trustees of the British Museum.


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