Une peau perlée du Grassland 113 photographia une scène identique, avec deux léopards perlés différents à Bandjoun en 1925.17 Un objet perlé ressemblant à la peau de léopard perlée des FAMSF apparaît un demi-siècle plus tard sur une photo prise en 1957 dans la ville bamiléké de Bana (fig. 11). Il était utilisé comme tenue de danse ayant appartenu autrefois à la mafo, une femme proche du dirigeant – en général, une soeur, mais dans ce cas-ci probablement sa mère – qui occupe le rang de femme-chef. Cet objet en particulier est associé à la mafo Mbialeu, ce qui, si l’attribution est correcte, le ferait dater du milieu du XVIIIe siècle.18 Louis Perrois et Jean-Paul Notué ont examiné cet objet, ajoutant qu’il pouvait servir de costume de danse, couverture pour objets de prestige, repose-pieds et objet de culte.19 La splendide broderie de perles de cet objet comportait du bleu, du rouge et du blanc, et présentait une alternance dynamique de triangles, cercles, rosettes et motifs en damier. Sur la photo, cet objet est montré par un wala, le prêtre ou pasteur chargé des tenues d’apparat. Nous ne savons pas exactement si cette remarquable pièce, malheureusement détruite dans un incendie, comportait effectivement une peau de léopard, étant PAGE DE GAUCHE FIG. 8 : Jeune chef assis, région de Dschang. Photo : Frank Christol. Vers 1930. Musée du quai Branly, inv. #1998- 10200-730. FIG. 9 : Tissu royal. Grassland, Cameroun. Coton tissé uni, teinture à l’indigo. 131 x 282 cm. Don du Secrétariat d'État à la Coopération et à la Francophonie. Musée du quai Branly, inv. #71.1962.59.99. FIG. 10 (EN HAUT) : Décoration du mur extérieur de l’enceinte du roi à Bali. Photo : Jonathan Striebel, 1908/09. University of Southern California, Bibliothèques : Archives des missions de Bâle / Biens des missions de Bâle. E-30.27.003. donné que seule sa surface perlée est visible sur la photo. Quoi qu’il en soit, son aspect est extrêmement similaire à l’exemplaire de San Francisco. Si nous savons que les peaux de léopard étaient utilisées pour faire étalage du prestige royal, il existe également de nombreux arguments selon lesquels ce type d’objet appartenait à la kuosi (société de l’éléphant).20 Des images datant du début des années 1950 et prises à Bandjoun et à Bafoussam montrent des membres de la kuosi exécuter une danse de cérémonie appelée à l’époque nékang.21 Une prestigieuse peau de léopard orne le costume des membres aux rangs les plus élevés et est attachée dans le dos des danseurs, une tenue observée même sur des photos relativement récentes (fig. 12). Le costume des porteurs de masques éléphant était composé d’un casque en forme de capuchon doté d’oreilles d’éléphant rondes ressortant à l’horizontale et de bandes verticales de tissu suspendues sur le devant et dans le dos du porteur (fig. 2). Le corps était recouvert d’une robe complexe confectionnée dans le tissu royal mentionné plus haut, ainsi que d’un gilet perlé muni d’une large ceinture.22 En
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