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112 surnaturels qui les entourait, et particulièrement avec les animaux sauvages et le léopard dont il est question dans cette analyse. On se trouve devant des hiérarchies élaborées faisant l’objet d’une division tripartite : un fon, ou roi ; une société régulatrice composée de grades et d’un système judiciaire ; et d’importantes sociétés de culte. Elles existaient sur fond de routes commerciales et d’intermédiaires, de dots à payer et d’autres coutumes, et des habitudes de générations s’adonnant quotidiennement à l’art du marchandage sous la pluie et dans les tourbillons de poussière du Grassland. Il s’agit là d’un sujet fascinant. Afin de comprendre sa signification, il convient tout d’abord de déterminer les contours de la biographie sociale de la peau de léopard perlée même si, malheureusement, seule une partie de son histoire est connue. Les documents les plus anciens relatifs aux peaux de léopard perlées du Grassland remontent au début du XXe siècle. Le chercheur allemand Bernhard Ankermann fut le premier anthropologue à voyager à travers le « Grassland » du Cameroun15 et il rapporta avoir vu deux de ces peaux en 1907 à Bali, où elles ornaient un mur en tissu royal placé derrière le trône du chef au cours d’une célébration d’une durée de quatre jours. Il n’a pas été en mesure de déterminer si elles étaient réelles ou confectionnées à base de tissu perlé.16 Une photo prise peu après à Bali par Jonathan Striebel de la mission de Bâle en 1908 ou 1909 montre deux « peaux » perlées étonnamment similaires – sans doute les mêmes – présentées aux côtés d’autres objets de prestige (fig. 10). Frank Christol


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