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LIVRES 152 FIG. 6a, b et c : Sélection de pages du livre primé en langue française, p. 66-67, 161, 163 et 100-101. Reproduction de toutes les images avec l’aimable autorisation de la Galerie Schoffel-Valluet. FIG. 7 et 8a-b : Couverture de l’ouvrage et photographies du processus d’impression. illustres collectionneurs par les mains desquels passèrent ces objets dès qu’ils devinrent à la mode au début du XXe siècle, ce n’était pas le cas de ces personnages, anonymes ou connus pour d’autres raisons, qui, bien avant eux, ont collecté les « fétiches ». Leurs motivations étaient différentes et s’inscrivent dans les courants de pensée de leur époque : médecins militaires à la recherche du chaînon manquant dans l’histoire de l’humanité au moment où Darwin développait ses théories sur l’évolution ; coloniaux de retour au pays mis à contribution pour garnir les vitrines des muséums d’histoire naturelle florissant partout en France ; militaires incités par leur hiérarchie à rapporter tous éléments de l’industrie indigène susceptibles de justifier le fait colonial et l’apport de notre civilisation… et enfin naissance du marché de « l’art nègre ». T. A. M. : Arrêtons-nous sur l’iconographie de l’ouvrage. Comment avez-vous procédé pour réunir cette abondante documentation d’archives et quel rapport entretient-elle avec les nombreuses photographies d’oeuvres reproduites à ses côtés ? B. G. : L’ensemble du matériel proposé est le fruit de recherches dépassant le strict cadre de cet ouvrage car je m’intéresse à la Côte d’Ivoire depuis près de trente-cinq ans. Ceci étant, j’ai fait plus récemment des découvertes intéressantes en bibliothèque, mais aussi sur Internet que j’utilise depuis sa création, ma formation initiale d’ingénieur et mes années Bertrand Goy Côte d’Ivoire. Premiers regards sur la sculpture 1850-1935 Tribal Art magazine : Édité par la galerie Schoffel- Valluet, l’ouvrage que vous signez est un livre de commande. Pouvez-vous nous décrire la genèse de cette aventure éditoriale ? Bertrand Goy : À l’origine de ce projet né voici plus de cinq ans, il y a en effet le souhait de Judith Schoffel et de Christophe de Fabry, à qui l’on doit la conception et la réalisation du livre, de marquer solennellement leur entrée dans le monde de l’art primitif… Celui aussi de prendre rang dans une histoire familiale de plus de cinquante ans, celle de Christine Valluet et de Alain Schoffel, les parents de Judith, collectionneurs et galeristes bien connus. Le choix de la Côte d’Ivoire s’est imposé tout naturellement à Judith, marquée par ses souvenirs d’enfance ! Connaissant l’intérêt que je portais à la culture de ce pays dans lequel j’ai longtemps séjourné, elle m’a demandé de les accompagner dans cette aventure. Je lui suis très reconnaissant de m’avoir fait confiance et d’avoir accepté ma proposition d’associer histoire et histoire de l’art en suivant, chronologiquement, la découverte de ce pays du golfe de Guinée à travers le regard des premiers Occidentaux qui ont montré de la curiosité pour sa culture. Cette démarche, de mon point de vue, présentait deux avantages : d’une part, tenter de découvrir – à travers la consultation de nombreuses archives – l’aspect de la sculpture aux origines, avant que des influences extérieures ou l’émergence du marché ne soient venus en modifier les contours. D’autre part, si l’on savait tout des


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