91 position novatrice de 1940, Vingt siècles d’art mexicain, se rendant personnellement au Mexique pour prendre part aux négociations entourant l’exposition. René d’Harnoncourt, qui avait vécu au Mexique pendant de nombreuses années et s’était fortement impliqué dans son art, aussi bien ancien que moderne, se lia d’amitié avec Rockefeller et devint son consultant. Durant la Seconde Guerre mondiale, Rockefeller voyagea à travers le continent sud-américain afin de promouvoir les relations commerciales et culturelles entre les nations de l’hémisphère ouest pour le compte du bureau des Affaires interaméricaines. Pour reprendre les termes utilisés dans une chronique du New Yorker en 1942, il était « le féru de l’Amérique centrale et latine attitré de ce pays. »2 En 1949, Rockefeller, sur les conseils de d’Harnoncourt, lança un rigoureux programme d’acquisition auprès de marchands d’art établis à New York et Los Angeles, comprenant des oeuvres d’art amérindiennes et précolombiennes. Des conseillers comme Junius Bird et Gordon Ekholm, archéologues au musée américain d’Histoire naturelle, ajoutèrent une expérience considérable à l’enthousiasme manifesté par Rockefeller et d’Harnoncourt pour les antiquités américaines. De nombreuses oeuvres américaines firent partie de la première exposition tirée de la collection Rockefeller, Sculpture primitive de la collection de Nelson A. Rockefeller, présentée à New York à la Century Association en 1953 (fig. 19 et 20). À la fin des années 1950, après la création du MPA, les acquisitions d’art précolombien se poursuivirent. Bon nombre d’oeuvres mayas particulièrement intéressantes furent ajoutées à la collection et demeurent inégalées par rapport à celles figurant dans les autres musées des États-Unis. Une figure assise en bois, rare et élégante, ainsi qu’un relief à la surface peinte intacte, provenant tous deux des plaines tropicales des Mayas au Mexique et Guatemala, furent achetés en 1962. Un exemplaire majeur de céramique sculptée olmèque (fig. 21) devint le sujet central d’une exposition spéciale en 1965, Les enfants du jaguar : le Mexique central préclassique, lors de laquelle cette oeuvre fut reprise en couverture du catalogue (fig. 22) rédigé par l’éminent archéologue Michael D. Coe. Les antiquités péruviennes n’étaient pas en reste. Le dernier achat important d’art précolombien avant le transfert de la collection Rockefeller vers le Metropolitan porta sur des objets en métal dans le cadre de la découverte du site de Loma Negra. Les objets en or, argent et cuivre – dont la fonction variait entre décoration personnelle et ornement de textiles issus de ce qui est aujourd’hui établi comme étant un important centre d’inhumation(s) dans l’extrême nord du Pérou – vinrent couronner toutes ces années pendant lesquelles Rockefeller collectionna de l’art précolombien. NOTES 1. D’après une lettre à Julio C. Tello, datée du 21 mai 1937. Archives du département d’anthropologie, musée américain d’Histoire naturelle. 2. Geoffrey T. Hellman. « Profiles – Best Neighbor – I. » Le New Yorker, 11 avril 1942. FIG. 21 : Figure assise. Olmèque, Mexique. XIIe–IXe siècle av. J.-C. Céramique, cinabre, ocre rouge. H : 34 cm. Collection hommage à Michael C. Rockefeller, legs de Nelson A. Rockefeller, 1979. 1979.206.1134. FIG. 22 : Couverture des Enfants du jaguar : l’art du Mexique précolonial. New York : Museum of Primitive Art , 1965. Bibliothèque Robert Goldwater, Metropolitan Museum of Art, New York.
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