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85 était à la fois de rayonner et d’inspirer de la fierté à l’étranger, parmi les pays d’origine. Rockefeller s’est d’abord passionné pour l’art précolombien. Dans les années 1930, il voyagea énormément au Mexique et en Amérique latine et déploya son énergie à promouvoir le développement économique de la région. Sous la présidence de Franklin Roosevelt, il fut nommé au poste nouvellement créé de coordinateur des Affaires interaméricaines (1940), puis officia comme secrétaire d’État adjoint aux Affaires de la République américaine (1944). Rockefeller se rendit pour la première fois en Afrique avec sa famille en 1956. Il mena également la délégation américaine lors de l’indépendance du Nigeria le 30 septembre 1960, en tant que représentant du président Eisenhower. Cette visite fut marquée par le temps passé en compagnie de l’archéologue et conservateur Bernard Fagg au Musée national à Lagos. Dès son retour, le MPA envisagea d’organiser une exposition sur le Nigeria « afin de contribuer à la compréhension et l’amitié entre le Nigeria et les États-Unis ». Finalement, il fut décidé que seize nouveaux États africains représentés dans la collection seraient honorés par la présentation de cent oeuvres : l’art traditionnel des nations africaines. Lors de l’inauguration de cette exposition le 16 mai 1961, les représentants de ces États à l’ONU furent invités à rencontrer la presse en compagnie du gouverneur Rockefeller et de l’ambassadeur Adlai Stevenson (fig. 6). La transition du colonialisme à l’indépendance fut également célébrée au moyen du prêt d’oeuvres africaines majeures de la collection à d’importantes expositions tenues à Salisbury, en Rhodésie du Sud, en 1962, et à Dakar, au Sénégal, en 1966 (fig. 7). L’Art nègre, lancé à Dakar, et ultérieurement exposé à Paris, conjointement au premier festival mondial des Arts nègres, fut présidé par le président Léopold Sédar Senghor et présentait quelque vingt-trois oeuvres du MPA. Le fils de Rockefeller, Michael, partageait la passion de son père pour l’art non occidental et faisait partie du conseil d’administration du MPA. Dès l’obtention de son diplôme à l’université de Harvard en 1960, Michael prit part à une expédition organisée par le musée Peabody d’archéologie et d’ethnologie afin de tourner un documentaire en Papouasie- Nouvelle-Guinée, où il resta pour étudier et collectionner l’art des peuples Asmat (fig. 8). Lors d’une autre visite dans cette région, il disparut brusquement et tragiquement lors d’un accident de bateau. Plus de six cents oeuvres qu’il avait rassemblées furent présentées pour la première fois lors de l’exposition du MPA en 1962 L’art des Asmat, Nouvelle-Guinée : collectionné par Michael C. Rockefeller et sont aujourd’hui conservées précieusement dans l’aile Michael C. Rockefeller (voir fig. 16). FIG. 6 : Affiche pour “L’art nègre. Sources, évolution, expansion”, Dakar avril 1966 ; Paris, juin-août 1966. 40 x 60 cm. Inv. PPO184660. Musée du quai Branly / Scala / Art Resource, NY. FIG. 7 : Couple. Peuple Sakalava, région Menabe, Madagascar. XVIIe– fin XVIIIe siècle. Bois, pigment. H : 99,1 cm. Achat, dons de Lila Acheson Wallace, Daniel et Marian Malcolm, et James J. Ross, 2001. 2001.408. FIG. 8 : Plateau Sago, bewar. Peuple Asmat, village d’Otsjanep, région du fleuve Ewta, province de Papouasie (Irian Jaya), Indonésie. Milieu du XXe siècle. Bois, bambou. L : 68,6 cm. Collection hommage à Michael C. Rockefeller, don de Nelson A. Rockefeller et Mme Mary C. Rockefeller, 1965. 1978.412.1207.


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