MUSÉE à la Une également auteure de cet article – a mis un point d’honneur à construire un discours permettant une première approche des pratiques musicales extra-européennes – contextes de jeu, répertoires, sons, etc. – et de l’organologie – l’étude des instruments de musique à proprement parler. Pour enrichir la réflexion et affiner le propos, un comité scientifique a été constitué. Outre le directeur du Museu de la Música de Barcelone, 104 Jaume Ayats et le responsable des collections, Oriol Rossinyol, ce comité accueille des spécialistes internationaux tels Madeleine Leclair (conservatrice du département d’ethnomusicologie du musée d’Ethnographie de Genève), Raymond Ammann (chercheur spécialisé dans la musique de Mélanésie et professeur en ethnomusicologie à l’université d’Innsbruck, Autriche) et Claire Chantrenne (musicologue et responsable des collections d’Asie orientale au musée des Instruments de musique de Bruxelles). Le résultat de ce travail à plusieurs voix est une exposition à deux niveaux où, après une présentation générale de la nature de la collection s’appuyant sur quelque vingt pièces phare des quatre continents représentés dans la Fondation La Fontana, le visiteur est invité à pénétrer trois univers spécifiques : l’Afrique, l’Océanie et l’Asie. Dans chaque section, des groupements thématiques seront proposés pour apporter des éclairages particuliers sur les instruments sélectionnés. Ainsi, dans la partie réservée à l’Afrique, l’accent sera placé, par exemple, sur l’importance des instruments dans la sphère rituelle. Dans les vitrines réservées à l’Océanie, l’on évoquera, entre autres, l’idée de secret entourant certains types de flûte en Papouasie-Nouvelle-Guinée, tandis que dans la section de l’Asie l’on insistera sur l’idée d’instrument comme partie d’un ensemble, ainsi que sur le rôle attribué à certains modèles dans les cérémonies religieuses. Ceci étant, soulignons que ces groupements thématiques, particulièrement représentatifs des objets et des territoires au travers desquels ils sont présentés, ne sont pas des catégories étanches. En effet, un même instrument pourrait illustrer plusieurs de ces notions et un même axe thématique pourrait s’appliquer à plusieurs continents. Il n’y a pas de place pour les vérités dogmatiques dans une exposition d’initiation à un sujet aussi vaste que les pratiques musicales extraeuropéennes. D’autant que celle-ci est construite à partir d’une sélection d’oeuvres qui n’a rien d’exhaustif ! Pour compléter le parcours, des arrêts seront proposés devant des types d’instrument bien représentés dans les collections de La Fontana : les lamellophones pour l’Afrique – connus aussi comme sanza –, les tambours de Papouasie- Nouvelle-Guinée pour l’Océanie et les luths naviformes d’Indonésie pour l’Asie. Enfin, des installations multimédia dans les salles d’exposition diffuseront des enregistrements et des documentaires qui permettront au visiteur d’associer un son FIG. 9 : Harpe ñgomi. Fang, Gabon. Bois, rotin, métal et clous de cuivre. H. : 84 cm. XIXe siècle. FI.2007.01.01 Ex. coll. George de Miré, Paris. © Fundación La Fontana, photo : José Antonio Sancho.
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