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MUSÉE à la Une 70 FIG. 8 : Ernest Smith (1907– 1975, Seneca). The Council with Tadodaho When the League was Formed. Réserve de Tonawanda, New York, États-Unis, 1936. Aquarelle sur papier. 55,2 x 46,4 cm (cadre). Rochester Museum and Science Center, Rochester, NY, inv. 36.359.4/MR 616. ne serait-ce que de loin, par les Iroquois ou les arts et cultures des Amérindiens en général. Sous le commissariat de Sylvia S. Kasprycki, qui a précédemment collaboré à la préparation de deux événements dédiés à l’art contemporain iroquois, cette exposition ne prétend pas traiter le sujet de manière encyclopédique. Comme son titre l’indique, son intention est d’emmener le public sur les traces des Iroquois, dans un voyage d’exploration à travers les siècles. Elle y parvient en exposant plus de cinq cents oeuvres prêtées par quelque soixante collectionneurs privés et institutions des États-Unis, du Canada et d’Europe. Celles-ci regroupent notamment des oeuvres iroquoises des XVIIe et XVIIIe siècles rarement vues auparavant, provenant du Nationalmuseet du Danemark, du musée du quai Branly à Paris, de la Kunstkamera à Saint-Pétersbourg, et d’autres institutions en Grande-Bretagne et en Allemagne. Réunis pour la première fois, des objets collectés par l’anthropologue Lewis Henry Morgan (1818–1881) et conservés à Albany, Rochester, et à Copenhague complètent l’exposition. Comme dans la plupart des sociétés indigènes nord-américaines, « l’art » ne constituait pas une branche autonome de la culture iroquoise. La production de formes visuelles obéissait à une division par sexes, les hommes créant essentiellement des images figuratives sur différents supports – dessins pictographiques et sculptures sur bois ou sur pierre –, tandis que les femmes se concentraient, elles, sur la poterie, la vannerie et les textiles qu’elles ornaient grâce à des techniques décoratives particulières comme l’appliqué de piquants de porc-épic ou la fausse broderie en poils d’élan. Si certains concepts artistiques occidentaux furent adoptés par les Iroquois durant les quatre siècles où ils eurent des contacts avec les nouveaux arrivants, l’ancienne approche holistique fut maintenue (et dans une certaine mesure, ravivée) dans de nombreuses formes traditionnelles, comme les masques sculptés ou tressés destinés aux cérémonies de guérison. Par respect pour la sensibilité des Iroquois, l’exposition ne présente aucun masque de Faux Visage, bien que ces derniers soient considérés par les amateurs d’art tribal comme la production phare de l’art iroquois. Ceci étant, leur existence et leur importance sont attestées dans deux dessins historiques iroquois. L’exposition souligne avec justesse le fait que pendant deux siècles des artistes iroquois ont créé des oeuvres de style occidental reflétant leurs propres traditions et leur identité, ainsi que leur passé et présent. Celles-ci vont des illustrations de David Cusick pour son ouvrage Sketches of Ancient History of the Six Nations (1827), aux dessins de Jesse FIG. 6 : Jesse J. Cornplanter (1889–1957, Seneca) Danseur iroquois, réserve de Cattaraugus, New York, États-Unis, 1901. Aquarelle sur papier. 18 x 25 cm. Peabody Museum of Archaeology and Ethnology, Harvard University, Cambridge, MA, inv. 997-26- 10/74611 (collection Harriet Maxwell Converse). FIG. 7 : Natasha Smoke Santiago (Mohawk), Emerging Corn (ó:nenhste). 2012. Matière plâtreuse, peinture acrylique et feuilles de maïs. H. : 40, 6 cm. Propriété de l’artiste. FIG. 9 : Ryan Rice (Mohawk), Lunchbox with images of the Four Kings, vers 2000. Boîte métallique peinte. Lar. : 19,1 cm. Propriété de l’artiste.


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