ART in situ 118 Gongs et barrissements REVALORISATION DU PATRIMOINE MUSÉOGRAPHIQUE VIETNAMIEN By France-Aimée Nguyen Huu Giao Le 21 novembre 2011, à Buon Ma Thuot, (à cent kilomètres du village de Sar Luk où, en 1948, Georges Condominas passa deux années, immergé dans la culture des Hauts Plateaux du Centre du Vietnam), Jean- François Girault, alors ambassadeur de France au Vietnam, est invité à s’exprimer lors de la cérémonie d’inauguration du musée du Dak Lak : «… Vous me permettez, Monsieur le Président, de rendre hommage au savoir-faire, à l’énergie et à la persévérance de l’équipe française qui, avec l’appui constant du service culturel de l’ambassade, a participé à la réalisation de ce musée : à Madame Christine Hemmet, conservateur au musée du quai Branly, à Madame Véronique Dollfus, architecte scénographe et à Monsieur Patrick Hoarau, graphiste …. Avec l’ouverture du musée du Dak Lak, le Vietnam et la France parviennent au terme d’une longue et riche aventure muséographique de près de vingt années. » Aujourd’hui, la province du Dak Lak est peuplée d’une quarantaine de populations, dont trois autochtones : les Edê, les Mnong et les Jörai. En 1975, lors de la réunification du Vietnam, quatre-vingt-cinq pour cent des habitants du Dak Lak étaient des Montagnards. Actuellement, quatrevingt cinq pour cent sont des Kinh (Vietnamiens à proprement parler) venus des plaines. Des Nung, des Tay, des FIG. 1 à 4 (EN HAUT) : Le musée du Dak Lak vu depuis les jardins, juillet 2012, Buon Ma Thuot, Hauts Plateaux du Centre, Vietnam. Photo 1, 2 et 3 © France-Aimée Nguyen Huu Giao. Photo 4 © Nguyen Tien Thuan. FIG. 5 (CI-DESSUS) : Logo du musée du Dak Lak inspiré par des motifs textiles des Hauts Plateaux du Centre. Photo © Patrick Hoarau. Hmong, des Yao et des Muong sont descendus du nord ; des Sedang et des Bru-Van Kieu sont arrivés des provinces voisines. En moins de quarante ans, Buon Ma Thuot, chef-lieu de la province, a quadruplé et compte aujourd’hui plus de trois cent mille habitants. Enraciné sur un vallon d’herbe tendre au coeur d’un parc, planté telle une longue maison edê sur pilotis, recouvert d’une écorce archilinéaire aux couleurs de la rosée, le musée du Dak Lak s’étire vers le ciel en volutes parallèles. Son architecte a peut-être voulu nous mettre en condition, propulsant l’inconscient vers le graphisme stratifié et strié, végétal et minéral, de ces forêts infranchissables et redoutées du toit de ce qu’on appelle encore la cordillère annamitique. Fier de contribuer à la beauté de cette région, l’architecte Nguyen Tien Thuan évoque ses sources d’inspiration et, en particulier, l’immensité de ces montagnes où résonnent gongs et barrissements. À l’intérieur du bâtiment, la signalétique, élégante et rythmique, orchestrée par Patrick Hoarau, nous entraîne au FIG. 6 (À DROITE) : Battoir, Buon Ma Thuot, Hauts Plateaux du Centre, Vietnam. Époque préhistorique. L. : 24 cm. Musée du Dak Lak. Photo © Noï Pictures.
I-IVCoverT68 F_CoverF Vuvi
To see the actual publication please follow the link above