CONCEVOIR DES FORMES, RÉVÉLER UNE CULTURE : 78 Design en Afrique S’ASSEOIR, SE COUCHER ET RÊVER S’il est un événement parisien que les férus d’art africain attendent avec impatience quand l’automne se fait sentir, c’est bien l’ouverture de l’exposition annuelle du musée Dapper. Les objets, certes, n’y sont pas systématiquement une découverte – les fonds du musée ont largement été diffusés depuis son ouverture en 1986 et les oeuvres prêtées par d’autres institutions de prestige sont rarement inédites – mais l’originalité des thèmes explorés et l’approche souvent transversale, alliant volontiers des oeuvres issues de la création contemporaine d’Afrique, des Caraïbes ou des cultures de la diaspora, n’ont pas fini de séduire un public fidèle. Design en Afrique, s’asseoir, se coucher et rêver ne fait pas exception. Inauguré le 10 octobre 2012, cet événement conçu par Christiane Falgayrettes- FIG. 1 : Vue de la salle 2 de l’exposition. © Archives du musée Dapper, photo : Olivier Gallaud. FIG. 2 : Appuie-tête, Teke - Mfinu, République démocratique du Congo. Bois et pigments. H. : 13 cm. Musée Dapper, Paris. Inv. n° 0926 © Archives musée Dapper, photo : Hugues Dubois. Par Elena Martínez-Jacquet Leveau s’intéresse aux objets utilisés, hier et aujourd’hui, pour accueillir le corps lors du repos ou du sommeil : chaises, tabourets, appuie-tête, trépieds, lits, etc. L’amateur à la mémoire aiguisée pourra s’étonner d’entendre résonner dans le titre le mot rêve mis à l’honneur dans la sublime exposition de 1989 Supports de rêve, où près de quatre-vingts appuie-tête d’Afrique et d’Océanie – mais aussi du monde antique et de l’Asie – furent présentés au public. Pas de méprise (et encore moins de redite !), le propos est ici tout autre, s’attachant de façon prééminente à la dimension formelle des objets – des appuie-tête, mais également d’autres types de mobilier comme cela vient d’être précisé – et à ce que leurs motifs décoratifs révèlent de l’univers social, politique et religieux des cultures MUSÉE à la Une
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