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LIVRES 128 FIG. 6 : Tête commémorative, Akan, probablement issue de l’aire Twifo-Heman, Ghana, vers 1800. Terre cuite. H. : 22,9 cm. Collection privée. © Le collectionneur. FIG. 7 : Figure commémorative de chef, Tshokwe, Angola, XIXe siècle. Bois. H. : 38,1 cm. Collection privée. © Le collectionneur. analysé ces oeuvres de façon nuancée par rapport à la littérature existante, afin de déterminer l’identité des sujets représentés et la nature de la relation entre ces sujets et la création de leur représentation artistique. Pour ce faire, j’ai exploité les monographies culturelles disponibles et j’ai également eu recours à des travaux d’historiens livrant un aperçu des circonstances très spécifiques qui donnèrent naissance à ces traditions visuelles particulières. J’ai basé mon projet sur un vaste ensemble d’ouvrages de recherche en études africaines réalisés au cours du siècle dernier, et mis en avant des informations qui n’avaient pas nécessairement été valorisées par ces analyses plus générales. L’originalité de cette approche consistait à réconcilier les études d’archives et de terrain avec des oeuvres de la culture matérielle issues de huit foyers artistiques majeurs. Comme l’avaient voulu leurs créateurs originaux, les oeuvres d’art ont littéralement fait renaître les récits historiques. Le fait de réassocier ces récits à des oeuvres vues en Occident pendant la majeure partie du siècle a dès lors entraîné une nouvelle et bien meilleure appréciation de leur importance. T. A. M. : Bien qu’accompagnant une exposition, ce livre est bien plus qu’un catalogue. Cela a-t-il été voulu dès le début du projet ou bien est-ce le résultat d’une évolution survenue en cours de rédaction ? A. LaG. : Je suis contente que vous souleviez cette question. Lorsque j’ai proposé ce projet pour la première fois au directeur du Metropolitan Museum of Art, Thomas Campbell, j’avais imaginé inviter des spécialistes qui avaient étudié les traditions du Bénin, Akan, Ife, des Grassfields du Cameroun, Chokwe, Luluwa, Kuba et Hemba à me fournir des articles Alisa LaGamma, Heroic Africans, Legendary Leaders, Iconic Sculptures Tribal Art Magazine : Pouvez-vous nous décrire brièvement la nature de votre recherche et l’originalité de son approche ? Alisa LaGamma : J’ai commencé à élaborer Heroic Africans immédiatement après mon projet Eternal Ancestors, The Art of the Central African Reliquary. Cette précédente exposition était centrée sur une région précise et explorait un genre sculptural typique puisant ses origines dans un contexte religieux et artistique spécifique. Après avoir examiné en détail certaines des créations les plus réputées d’artistes africains, je voulais adopter une approche radicalement différente et faire connaître au monde de l’art quelques-unes des grandes oeuvres marquantes de l’histoire de l’art africain. J’ai souhaité m’intéresser à la manière dont l’individu a été historiquement représenté dans l’art africain. Toutefois, je n’ai pas voulu essayer de réaliser une recherche sur l’art en général et l’art du portrait africains, car je me suis rendu compte que je ne pourrais pas traiter ce sujet correctement et que si je le faisais, cela déboucherait sur une vue d’ensemble superficielle et disparate. Mon idée était plutôt d’éveiller les consciences quant à l’immense intérêt du sujet, au moyen d’une analyse centrée sur des études de cas particulièrement enrichissantes. Dans cette optique j’ai choisi des exemples issus de diverses traditions d’Afrique occidentale et centrale afin de proposer un large éventail d’époques, de moyens d’expression, et de tendances esthétiques. Pour chacune des huit études de cas, j’ai commencé par établir une masse critique d’oeuvres remarquables qui illustraient une tradition spécifique. Ensuite, j’ai


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