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FIG. 3 : Dessin au point d’une figure d’ancêtre maori observée sur le site de Te Ngae pa, district de Rotorua, Nouvelle-Zélande, p. 145. FIG. 4 et 5 (CI-DESSOUS) : Reproduction des doubles pages 188-189 et 298-299 portant, respectivement, sur les sociétés dualistes du Sépik et les funérailles malanggan en Nouvelle-Irlande. 127 T. A. M. : Comment s’est déroulée la conception de l’ouvrage et sa réalisation ? N. G. : Motifs d’Océanie est le résultat d’une longue maturation qui nous a pris plus de 10 ans. J’aime la lenteur : mes séjours sur le terrain sont longs, tout comme le temps que je consacre à mettre en forme les résultats. Travailler sans urgence me semble vraiment une possibilité d’aboutir à un résultat posé et calme, ce qui est, je crois, un gage de qualité dans la recherche. Le projet est passé par plusieurs phases. Nous avons pensé d’abord à le structurer par aires géographiques. Cette approche me semblait donner une trop grande part au style et ne permettait guère de dégager des dynamiques sociales. Nous avons tenté ensuite une démarche mixte, combinant un découpage géographique et thématique, mais cela n’a pas fonctionné non plus. Je souhaitais que les oeuvres n’apparaissent pas comme des objets isolés mais comme une séquence d’une variation. Les objets s’intègrent dans une véritable lignée d’objets qui mettent en lumière des continuités (permanence d’une structure, d’un motif…) et des discontinuités (emprunts extérieurs, innovations, interprétations spécifiques…). En réalité je souhaitais développer des hypothèses proposées par Carl Schuster et Edmund Carpenter qui cherchaient dans les images à dégager des universaux concernant la parenté. J’avais aussi été très inspiré par les propositions de Nicholas Pour chacun de ces sujets, j’ai travaillé à des textes de synthèse et sélectionné les illustrations les plus pertinentes parmi mes archives comprenant plus de 10 000 dessins. Il en résulte des pages vivantes et très graphiques, où des motifs apparaissent déclinés sur divers supports – bois sculpté, pierre gravée ou autre – ou plusieurs objets de même typologie – je pense par exemple aux pages consacrées aux façades des maisons cérémonielles des Abelam –, rendant ainsi hommage à la richesse et la vigueur d’un art méritant une plus large diffusion. Thomas qui en sélectionnant des groupes d’oeuvres dégageait des problématiques qui pouvaient être étendues à toute la région. Mon travail d’auteur a véritablement démarré alors : j’ai dégagé neuf grands thèmes communs à l’ensemble du Pacifique – la matière, le divin, l’échange et le don, pour ne citer que quelques axes – , que j’ai choisi d’aborder à travers des exemples concrets – les dieux bâtons de Polynésie, les funérailles malanggan de Nouvelle-Irlande ou les poteaux des maisons cérémonielles du Sépik… Lauréats du PILAT 2012


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