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97 MASQUES GALWA masques galwa furent souvent attribués aux Fang, Vili ou Aduma. Connus comme chez les Mpongwé sous le nom d’okukwé, ils sont impliqués dans différents rites à la fois funéraires, levées de deuils, cérémonies à caractère judiciaire (pour vol, crime et pratique de sorcellerie). Prolongeant l’article Les masques blancs du Sud-Gabon2, cette étude se propose de relier le passé des Galwa au style de leurs masques. Le corpus comprend une cinquantaine de masques provenant de collections internationales (États-Unis, Suisse, Gabon, France) publiques et privées. Nous présenterons les plus remarquables, suivant la méthode comparative utilisée pour les masques blancs fondée sur une analyse morphologique des formes et décors. NOTES SUR LE PEUPLE GALWA HISTORIOGRAPHIE En 1815, T. E. Bowdich, explorateur et naturaliste britannique, fut le premier à localiser les Galwa dans l’Ogooué, qu’il situa par rapport à leurs voisins immédiats, les Enenga et les Adjumba. En 1862, le capitaine Serval et le médecin de la Marine, Griffon Du Bellay, explorèrent l’Ogooué et séjournèrent plusieurs jours chez les Galwa. En se rendant au lac Onange et aux îles sacrées, ils découvrirent le confl uent Ogooué-Ngounié3. En 1866, Robert Bruce Walker, agent anglais de la maison de commerce britannique Hatton et Cookson, atteignit le pays des Enenga où il implanta sa première factorerie. Son récit fait état de la traite des esclaves des tribus de l’intérieur, et des diffi cultés rencontrées à remonter l’Ogooué dans la direction de l’Okande. En 1870, le lieutenant de vaisseau Aymès arriva à Lambaréné où habitaient les rois des Enenga, Rempolé et Ranoké, avec lesquels il signa le premier traité reconnaissant pour chef le représentant de la France. En 1873 et 1882, Alfred Marche et le marquis de Compiègne, tous deux voyageurs et naturalistes, séjournèrent à Adolinanongo chez Nkombé, le roi des Galwa dont ils tracèrent le portrait, relatant ses relations avec les rois des Enenga4. Annie Merlet, bibliothécaire du Centre culturel français Saint-Exupéry de Libreville dans les années 1980-90 », leur reprochera de ne pas connaître les cultes myéné ni les lois de la société galwa : « Ils ne comprennent donc pas toujours ce qu’ils voient et ont tendance, comme tous leurs contemporains, à juger selon des normes strictement européocentristes. »5 FIG. 4 (PAGE PRÉCÉDENTE) : « Masques galoa ». Extrait de Le Gabon de Fernand Grébert, 1913-1932, Musée d’Ethnographie Genève / Genève, Édition D, 2003, fo 132. FIG. 5 (EN HAUT) : Masque. Galwa, Gabon. Collecté en 1897. Bois, kaolin et ocre rouge. H. : 27,5 cm. Ex-coll. Hélène et Philippe Leloup. Sotheby’s New York, 17 mai 2002, lot 9. Collection privée. © Avec l’aimable autorisation de Sotheby’s. FIG. 6 (À GAUCHE) : « Féticheur de la société initiatique du Ngil ». Photographie du R. P. Trilles. 1903. Archives du musée d’Ethnographie de Neuchâtel.


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