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DOSSIER n° 12 813*. Ovoïde, noir et blanc, il présente un front fardé de kaolin avec un triangle noir et une bande blanche au milieu. Les yeux en « grain de café » et la bouche pulpeuse renvoient au canon punu-lumbu. Des scarifi cations horizontales partent des yeux jusqu’aux tempes ainsi que deux traits verticaux symbolisant des larmes que l’on peut voir aussi sur un masque vuvi. Un dernier masque ancien du musée Dapper est peint par quartiers opposés comme les masques Aduma (fi g. 25) . Un détail caractéristique est le petit miroir sur le triangle noir ; le front est en surplomb, l’immense bouche pointue, ouverte, est semblable à celle d’un chimpanzé ou d’un gorille et il n’a pas de menton. Les masques galwa aux triangles noirs, rouges ou blancs fi gurent au coeur des sociétés initiatiques okuji et bwiti et leur appartiennent. Ces confréries, 108 qui constituent l’armature de leur société, détiennent l’histoire du peuple et de leurs clans. Dans cette aire culturelle du Moyen-Ogooué où les contacts étaient fréquents entre le Bas et le Haut-Ogooué, les masques révèlent des emprunts dans leurs dimensions plastiques et témoignent de la puissance d’imagination des Galwa, une race fi ère et une noble tribu selon Mary Kingsley. Beaucoup de ces masques datés du XIXe siècle sont des oeuvres phares témoignant d’un âge d’or des Galwa, la période de grande prospérité de 1860 à 1873, sous la domination de leur roi Nkombé, le « Roi-Soleil » qui domine l’histoire des Galwa. Ayant fait partie de collections illustres, et aujourd’hui exposés dans les plus grands musées des États-Unis et d’Europe, les masques galwa font partie du patrimoine culturel de l’humanité. Qu’en est-il des statues galwa rapportées par Alfred Marche et le marquis de Compiègne et dessinées par M. Breton ? * Toute information quant à la provenance et la destinée de cet objet serait précieuse pour l’auteur, en quête également d’une photographie. Merci de contacter Tribal Art magazine. NOTES 1. Abbé Raponda-Walker cité par Gilles Sautter, De l’Atlantique au fl euve Congo une géographie du souspeuplement, 1966, Paris, p. 741. 2. Louis Perrois et Charlotte Grand-Dufay, Art Tribal, 2005, p. 104-105. 3. Joseph Ambouroue-Avaro, Un peuple gabonais à l’aube de la colonisation, le Bas-Ogooué au XIXe siècle, 1981, éditions Karthala, p. 215-220. 4. Alfred Marche publie en 1882, chez Hachette, Trois voyages dans l’Afrique occidentale. Quant au Marquis de Compiègne, il publie en 1876, chez Plon, L’Afrique équatoriale en deux volumes. 5. Annie Merlet, Légendes et histoire des Myéné de l’Ogooué, Libreville, Gabon, 1990, p. 121. On doit aussi à Merlet la publication de textes anciens du XIXe siècle notamment sur Nkombé, le roi-soleil, d’après Alfred Marche et le marquis de Compiègne. 6. Trente mois au continent mystérieux Gabon – Congo et Côte occidentale d’Afrique, 1899, Paris, Berger – Levrault & Cie, p. 147-149. 7.. Payeur-Didelot, Trente mois au continent mystérieux, Paris, Berger-Levrault, 1899, p. 144-149. 8. Mary Kingsley, Une odyssée africaine, 1993, éditions Payot & Rivages, p. 152-153. 9. Raponda-Walker, Les tribus du Gabon, Société des recherches congolaises, 1924, p. 73-75. 10. Joseph Abourouet-Avaro, Le Bas-Ogooué au XIXe siècle, Karthala – C.R.A., 1981, p. 51-53. 11. Op. cit., p. 19. 12. Léopold Codjo Rawambia, Histoire des Galwa du Gabon, thèse doctorale, 1993, Paris I, p. 137. 13. Pasteur Ogoula –M’Beye, Galwa ou Edongo d’antan, traduit du galwa et annoté par Paul-Vincent Pounah, 1978, imprimerie Loriou, Fontenay-le-Comte. 14. Léopold Codjo Rawambia, op. cit., p. 183. 15. Otto Gollnhofer et Roger Sillans, La mémoire d’un peuple. Ethno-histoire des Mitsogho ethnie du Gabon central, Paris, Présence africaine, 1997, p. 186. 16. Léopold Codjo Rawambia, op. cit., p. 245. 17. Alfred Marche, cité par Annie Merlet, Légendes et histoire des Myéné de l’Ogooué, 1990, Libreville / Paris p. 122. 18. Ambouroue-Avaro, cité par François Gaulme, Anyambye. « Note sur l’évolution religieuse en Afrique centrale », L’Ethnographie, Tome LXXVI, 1980, n° 83, p. 264. 19. Léopold Codjo Rawambia, op. cit., p. 363-364. 20. Pasteur Ogoula-M’beye, op. cit., p. 141. 21. J. Ambouroue-Avaro, op. cit., p. 119. 22. Père Léon Lejeune (1860-1905), supérieur de la mission à Lambaréné, « Superstitions africaines, le ntilo et le yaci au pays des Galoas », Annales apostoliques, n° 35, janvier 1895, p. 29-35. 23. Mary Kingsley, Une odyssée africaine, 1993, Paris, Petite Bibliothèque Payot / Voyageurs, p. 159. 24. Léopold Codjo Rawambia, op. cit., p. 372. 25. Le père Léon Lejeune, « Superstitions africaines, le ntilo et le yaci au pays des Galoas », Annales Apostoliques, n° 35, janvier 1895, p. 29-35. 26. Le Gabon de Fernand Grébert 1913-1932, musée d’Ethnographie Genève, Genève, 2003, nº 132. 27. Archives du musée d’Ethnographie de Neuchâtel. Extrait de Louis Perrois, L’esprit de la forêt, terres du Gabon, p. 91. 28. Otto Gollnhofer et Roger Sillans, « Le symbolisme chez les Mitsogho. Aspects de l’anthropomorphisme dans la société initiatique du Bwete », Systèmes de signes. Textes réunis en hommage à Germaine Dieterlen, Hernnan édit., Paris, 1978, p. 233. 29. Masques, musée Dapper, Paris, 1995 p. 365, Planche V, fi g. 42b. 30. Masques, musée Dapper, Paris, 1995, p. 366. PAGE SUIVANTE, DE HAUT EN BAS FIG. 25 : Masque. Galwa, Gabon. Bois, fi bres végétales, kaolin, ocre rouge et poudre noire de charbon. H. : 34 cm. Musée Dapper, Paris, inv. n° 4546. © Musée Dapper, photo : Hugues Dubois. FIG. 26 : Masque. Galwa, Gabon. Bois, kaolin et pigments. H. : 24 cm. Ex-coll. Nicole et John Ditenfass. Sotheby’s Paris, 23 juin 2006, lot 34. Collection privée. © Avec l’aimable autorisation de Sotheby’s. kaolin scarififi fifi


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