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FEATURE 98 DEUX TYPES DE SCULPTURES À CROCHETS D’après Newton10, garra est un terme générique désignant l’ensemble des objets sacrés à usage magicoreligieux bahinemo, dont les sculptures à crochets et les grands tambours à fente. Selon les sources, ces mêmes objets sont appelés grababufa, guah et gra, probablement suivant des variantes dialectales. Le dénominateur commun des sculptures garra est la présence de crochets courbés vers le centre de l’objet et disposés suivant un axe vertical. Contrairement aux fi gures yipwon des Yimam (fi g. 5) et aux fi gures aripa des peuples Inyai-Ewa de l’Est (fi g. 4), les garra possèdent rarement une tête humaine et n’ont jamais de jambes. Cependant, l’une de leurs extrémités est habituellement percée d’un trou ou dotée d’un ergot afi n d’accrocher l’objet dans la maison des hommes, ce qui détermine son orientation. Il existe deux catégories de garra : l’une est de forme presque bidimensionnelle et s’observe très certainement de profi l. L’autre présente trois dimensions et est censée être vue de face. Bien que les sculptures appartenant à la première catégorie soient plus nombreuses, la collection de la National Gallery of Australia n’en abrite qu’un seul un exemplaire (fi g. 6). Ce crochet a été acquis en février 1969 par l’artiste Sir William Dargie auprès de Wayne Heathcote dans la province d’Ambunti sur le Sepik. Il fut inscrit sous le nom de Namu hook, ce qui laisse penser qu’il fut collecté dans le village de Namu sur l’un des affl uents du Salumei. Namu étant un village bahinemo, l’objet en question peut donc être vu comme un garra. Des sculptures semblables dues aux Sanio de Bekapeki, sur le cours moyen du fl euve April, sont connues sous le terme de alekei consigné par Barry Craig (fi g. 11)11. La seconde catégorie de garra correspond à la typologie connue comme « masques » garra, bien que cette appellation soit incorrecte puisque l’usage de ces sculptures comme des masques n’a pas été documentée. Ces oeuvres en question prennent habituellement la forme d’une planche concave ovale et relativement large, dotée en son centre d’un visage. Celui-ci se réduit souvent à une simple paire d’yeux tubulaires – parfois percés –, placée au milieu d’une rangée verticale de crochets orientés tous vers le même point. Une bouche est parfois peinte ou découpée à même la planche (fi g. 3, 9.13, 14, 16 et 19). Le « masque » garra sans doute le plus célèbre est celui repris sur la couverture du catalogue de Goldman Hunstein Korowori. Formé d’une planche


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