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79 massues du début du XIXe siècle, appelées u’u (fi g. 6), que la représentation des têtes, des visages et des yeux atteint des sommets de sophistication et de complexité. Une multitude de visages et d’yeux apparaissent en haut et bas-relief, formant à leur tour d’autres visages, conférant à l’ensemble un effet visuel des plus complexes. Durant la période des premiers contacts, tous les arts étaient sacrés et l’apanage de spécialistes nommés tuhuka ou tuhuna. Ces artisans de talent étaient responsables du bon déroulement de la production d’objets importants (par exemple des pirogues et des maisons) ou assuraient la gestion d’activités spécifi ques (notamment la pêche et le tatouage). Ils étaient également chargés d’accomplir les rituels entourant la fabrication des objets ou de pratiquer une activité nécessaire à la réussite de l’opération. Les objets étaient conçus pour durer, mais leur qualité et leur beauté étaient essentielles. Bon nombre d’entre eux, comme les éventails savamment tissés, les tahii, et les parures d’oreilles appelées pa taiana ou pa taiata, portés par des femmes de haut rang, se transmettaient de génération en génération. Les cinq parties suivantes de l’exposition explorent les arts dans des contextes spécifi ques, en commençant par des objets du quotidien – pilons en pierre (fi g. 15 et 17), récipients, bols et tasses à kava (fi g. 8 et 9), proues de pirogue (fi g. 11) et étoffe d’écorce battue, couramment appelée tapa dans le Pacifi que, mais kahu aux Marquises. La religion et les dieux sont au coeur de la section suivante, qui expose dix tiki en pierre et en bois, et vingt-cinq en os humains appelés ivi poo (fi g. 1). Les tiki étaient érigés en des lieux sacrés, les meàe, enterrés afi n de favoriser la fertilité du sol, placés aux extrémités d’un endroit pour le délimiter et signaler une tapu (une interdiction), mais pouvaient également servir de poutres de maison ou orner des objets courants dans le but d’assurer leur bon fonctionnement. Certains mesuraient cinq centimètres, tandis que d’autres pouvaient faire plus de deux mètres, comme en témoigne un tiki en pierre toujours visible aux Marquises à l’heure actuelle. Cette section présente également d’autres objets utilisés dans le cadre des pratiques religieuses et associés aux rites funéraires. Concernant ces derniers, l’on notera la présence de kotuè / ôtuè, des bols dont les courbes élégantes ainsi que la tête et la queue sculptées évoquent le corps d’un oiseau et qui étaient utilisés pour conserver des objets de valeur et les crânes de personnalités importantes, tapu (fi g. 7). Les cérémonies et les fêtes, koìna ou koìka, piliers de la vie aux Marquises, sont abordées dans la quatrième partie. Elles s’articulaient autour de la vie et de la mort du chef suprême, le hakaìki, et étaient destinées à célébrer des mo-


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