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DOSSIER 111188 FIG. 10 (CI-DESSUS) : Coiffe perlée. Toposa, Soudan du Sud. Perles de verre, fi bres végétales et cheveux humains. L. : 21 cm. Collection privée. FIG. 11 (PAGE SUIVANTE, EN HAUT À GAUCHE) : Coiffe perlée. Toposa, Soudan du Sud. Début du XXe siècle. Perles de verre, fi bres végétales et cheveux humains. L. : 23,2 cm. National Museum for African Art, Smithsonian Institution, inv. 84.6.8. Acquisition faite avec les fonds des Friends of the National Museum of African Art. En chemin, il rencontra des groupes qui n’étaient encore jamais entrés en contact avec des Européens. Le penchant prononcé de Powell-Cotton pour le travail de collecte ainsi que son sens aigu de l’observation rendent son livre – intitulé In Unknown Africa14 – très intéressant, tant sur le plan anthropologique qu’en tant que récit de voyage. L’histoire racontée par l’auteur est réellement passionnante, même si bon nombre de ses idées sont aujourd’hui loin d’être politiquement correctes. Il observa les coiffures saisissantes – bien que dépourvues de perles – des Suk (Pokot), des Turkana et des Karamajong au nord du Kenya, avant d’arriver en Ouganda chez les Toposas (Topotha). Même à cette époque, on notait des changements de style : les hommes plus âgés portaient encore le chignon suspendu en forme de sac orné de perles, tandis que les plus jeunes commençaient à se tourner vers de plus petites créations évoquant des casques, réalisées en mélangeant les cheveux à de l’argile. Certaines de ces coiffures étaient décorées avec des perles, d’autres avec des pompons ou des plumes d’autruche. Les Dodinga (Didinga) attirèrent particulièrement l’attention de Powell-Cotton. Il rapporta que leurs coiffures étaient « totalement différentes de tout ce que j’ai vu jusqu’ici …, elles ressemblent à un bol »15. Pratiquement tous les guerriers avaient des coiffures en forme de casque décorées par une multitude de perles multicolores. La masse formée par les perles réfl échissait la lumière et produisait un refl et métallique. Les perles étaient généralement cousues selon un motif de spirale sur des bandes de cuir au moyen d’une fi celle en fi bre d’écorce, tout comme chez les Acholi. La base de la coiffure comportait souvent de petites tiges en bois ou en corne de rhinocéros, sculptées et décorées, et qui servaient peut-être aussi à éloigner les parasites nuisibles. Les coiffures étaient surmontées de touffes de plumes d’autruche noires et blanches. En dépit de circonstances diffi ciles, Powell-Cotton put photographier des guerriers dodinga avec leurs coiffures dans diverses situations et publia certains clichés dans son livre (fi g. 7). Les Dodinga étaient agressifs et cultivaient un sentiment de supériorité. Ils volèrent des bêtes de somme et des


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