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DOSSIER 104 exemplaires de pots à goulots multiples du Katanga. Durant cette décennie, l’agronome H. Rosy qui oeuvrait dans le nord-ouest congolais ramena près de deux cents terres cuites acquises ensuite par le musée en même temps que des documents photographiques de terrain (fi g. 9 et 10). Il est impossible de terminer ce rapide tour d’horizon sans évoquer le conservateur A. Maesen qui, dans les années 1950, effectua à la suite de Maes une mission de collecte dans le sud-ouest et le sud-est congolais. Près de six cent cinquante spécimens acquis par Maesen vinrent enrichir les réserves céramiques du MRAC. Avec les acquisitions mentionnées (fi g. 13-16), et d’autres encore (fi g. 17), les zones d’étude présentées dans l’ouvrage de 1907 sont à même d’être complétées et certaines cultures absentes du livre de Coart et de Haulleville peuvent désormais être présentées. Nous ne pouvons donc qu’espérer que, dans un avenir proche, une occasion se présente pour le musée de Tervuren de faire découvrir à un vaste public de lecteurs et / ou de visiteurs ses collections céramiques. En attendant ce moment, nous proposons un avant-goût de ce trésor national en trois temps. POTERIE ET VANNERIE Les poteries qu’accompagne un tressage utilitaire étaient assez bien représentées chez différentes cultures du nordest de la RDC. On évoquera tout d’abord certains belibo des Mongelima que les Ababua connaissaient également (fi g. 18). Ces poteries, qui se caractérisent notamment par l’adjonction d’un socle en écorce, avaient pour fonction spécifi que de conserver l’huile de noix palmiste destinée à un usage cosmétique. Cet onguent appelé kambili par les Ababua servait à lustrer la peau et assouplir les cheveux (Halkin 1911 : 119-120). La large lanière tressée que l’on observe sur ces belibo se rencontre également sur des pots nombe utilisés pour chercher l’eau chez les Bali (des voisins orientaux des Ababua). Toutefois, chez les Bali, la lanière était parfois directement fi xée sur le col du contenant disposant de perforations d’attache. C’est dans cette même région du Nord-Est qu’existaient encore au début du XXe siècle de petites poteries entièrement recouvertes d’un travail de vannerie. Ces céramiques semblent avoir été plus présentes chez les Angba chez qui elles servaient de pots à huile corporelle (fi g. 19) ou, éventuellement, de pots à eau. Cette « peau pour pots » n’est pas spécifi que aux pièces de petite taille. L’exemplaire de la fi gure 20 provenant de la zone élargie de Kisangani (ancienne région des Stanley- Falls) montre bien que l’habillage de vannerie concerne aussi des pièces plus imposantes. La fonction précise de cet FIG. 12 : Bol. Mfunuka ? Région de Kwamouth ? RDC. 12 x 23 cm. Collecté avant 1907 (avant 1897 ?). MRAC, n° inv. EO.0.0.3970. (EN BAS, DE GAUCHE À DROITE) FIG. 13 : Cruche. Songye occidentaux, RDC. 28 x 20 cm. Collectée au début des années 1910 par J. Maes. MRAC, n° inv. EO.0.0.19287. FIG. 14 : Jarre à petit col. Mfunuka, RDC. 27 x 29 cm. Collectée au début des années 1910 par J. Maes. MRAC, n° inv. EO.0.0.14758. FIG. 15 : Pot à eau mùding. Hungana, région de Kikwit. 45 x 30 cm. Collectée au début des années 1950 par A. Maesen. MRAC, n° inv. 1953.74.3438.


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