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79 À Vanuatu, les deux régions principales de production d’étoffe d’écorce sont l’île d’Ifi ra (une implantation polynésienne au large de l’île d’Efate) et l’île d’Erromango. Un tissu de l’île d’Ifi ra (fi g. 14) était utilisé dans le cadre de rituels et d’échanges cérémoniels comme lors de mariages. Fabriqué avec l’écorce d’un arbre à pain, il est peint à l’aide de pigments de curcuma et d’argile rouge et brune, et présente une fi nition réalisée au moyen d’un pigment noir à base de cendre, ce qui lui confère un aspect verni brillant. La frange de plumes et le tissu rouge importé augmentent sa valeur marchande. Les motifs géométriques peints le long du bord sont similaires à ceux des îles polynésiennes voisines, d’où cette communauté provient probablement. L’étoffe d’écorce de Polynésie occidentale est particulièrement important pour les femmes. Elles en assurent la production et la chérissent comment le gage d’une certaine aisance matérielle. La taille et les fonctions des étoffes d’écorce fi djiennes (masi) peuvent être très diverses. Dans le cadre de cérémonies d’échanges, les tissus pouvaient mesurer jusqu’à soixante mètres de long. Ils étaient portés par des hommes et des femmes disposés en rang afi n d’honorer les invités. FIG. 7a et b (CI-DESSUS) : Masque kavat. Nouvelle- Bretagne, Papouasie-Nouvelle Guinée. Années 1970. Étoffe d’écorce, jonc et pigments acryliques. H. : 124 cm. British Museum, inv. Oc1982,09.1. Acheté à Mary-Clare Adam, 1982. © The Trustees of the British Museum. FIG. 8 (À DROITE) : Masque kovave. Golfe de Papouasie, Papouasie-Nouvelle-Guinée. Début des années 1880. Bois, étoffe d’écorce, fi bres et pigments. H. : 165 cm. Collecté par Adolph Peter Goodwin. British Museum, inv. Oc,+.2486. Don de Sir Augustus Wollaston Franks, 1885. © The Trustees of the British Museum. Les vêtements en étoffe d’écorce renforçaient l’impact visuel des guerriers, qui défi laient parés de leurs plus beaux atours lors de cérémonies et devant leurs adversaires. Les pagnes en étoffe d’écorce constituaient les vêtements principaux des hommes avant la propagation du christianisme au milieu du XIXe siècle, époque à laquelle ils fi rent place à des tissus descendant jusqu’aux genoux. Les hommes et les femmes s’enveloppent encore aujourd’hui d’étoffe d’écorce ou de tissu rappelant l’étoffe d’écorce à l’occasion de certaines cérémonies, dont les mariages. L’exposition compta plusieurs longs tissus fi djiens décorés mettant en lumière les diverses techniques décoratives utilisées, notamment les techniques du pochoir, du frottement et du rouleau. Les motifs créés sont souvent rigoureusement géométriques et emblématiques de la région qui les a vu naître. Par exemple, les motifs originaux en noir et blanc formés de triangles et de losanges sont typiques de l’étoffe d’écorce fabriquée dans la province de Cakaudrove, qui comprend l’île de Taveuni et la côte sud-est de Vanua Levu (fi g. 13). Le royaume des Tonga est aujourd’hui l’un des plus grands producteurs d’étoffe d’écorce du Pacifi que. Des rubans de tissu sont imprimés par des groupes de femmes qui travaillent avec des tablettes à motifs faites de bandes de


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