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111 l’armistice, poursuivant ses rêves de développement effréné, il renoue avec lui et entame une série d’acquisitions. S’il ne semble pourtant pas qu’il lui ait envoyé la lettre circulaire annonçant la vente de 1919, celui-ci s’est pourtant intéressé à ce qui restait (O’Reilly 1948). Après le décès subit de Charles Knapp le 20 août 1921, qu’il ignore, Oldman renouera quinze ans plus tard avec le musée pour des demandes de renseignements, tout en proposant la reprise des affaires : « Si vous avez quelque bonne pièce à partager, je serais très content de l’acheter ou de l’échanger »31(archives du MEN). La pièce qui le tente est l’hameçon votif en bois (V.184) publié en cul-de-lampe en 1928 par Karl von den Steinen (1969 : II : 217, ill. 219) qui le croit sculpté en écaille de tortue. Cette offre permettait de supposer qu’Oldman avait dû l’examiner par lui-même et, par conséquent, qu’il était venu à Neuchâtel, ce que les archives ont confi rmé par la suite. De manière surprenante, puisqu’il n’arrive qu’en quatrième position pour le partage du fonds Krajewski, il effectue le versement anticipé d’une somme ronde de 100 livres le 27 septembre 1920 et, accompagné de son ami belge Léo J. Serin, vient au musée le lundi 11 octobre 1920, visite dont il gardera un souvenir très précis. Même s’il parle plus tard d’« exchange », il a donc payé 2 168 francs de l’époque (soit près du double du résultat de la vente publique de 1919) pour les trente numéros qu’il achète alors et qui lui seront envoyés, à en croire la lettre de Knapp du 14 octobre 1920, à quoi s’ajoute un rare ti’i tahitien32 qu’il a peut-être emporté directement. Selon les informations de Robert Hales, Oldman a supporté encore 55 livres de frais supplémentaires pour l’acheminement. Réparties sous de nouveaux numéros et avec certains regroupements entre ses « Dealing Stockbooks » et son « Collection Stockbook »33, ses acquisitions sont diffi ciles à identifi er mais les publications qu’il a entreprises en tant que membre à vie de la Polynesian Society permettent d’en retrouver certaines. Sur les « douze des meilleures pièces » qu’il avait gardées pour sa collection privée, sept sont publiées dans The Journal of the Polynesian Society, dont le rare ti’i tahitien en bois déjà mentionné et celui en corail blanc34 fi gurant sur la même photographie. De plus, elles « comprennent un grand bassin en bois des îles Marquises avec couvercle en forme de tortue »35. Toujours des îles Marquises, s’ajoutent une divinité en pierre volcanique36, ainsi qu’une autre de Tahiti37, un paekaha38, enfi n un « top of a pounder » qui n’est situable dans aucune liste39. Au total, quelque quarante pour cent de la collection ont de la sorte échappé à Neuchâtel, leur vente ne rapportant que vingt pour cent de l’investissement de départ. FIG. 9 (CI-DESSUS) : Liste A, 1ère page. Archives du MEN. FIG. 10 (À DROITE) : Liste B, 1ère page. Archives du MEN.


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