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Musée à la Une Le vilage comme métaphore L’exposition conduit le visiteur à la découverte des différents espaces d’un village en l’invitant à un cheminement fictif dont le but est d’expliciter les différents niveaux d’usage des objets qui peuvent varier en fonction des lieux et des groupes auxquels ils appartiennent. Ce cheminement repose sur une idée  : révéler progressivement les sens de plus en plus raffinés que les hommes donnent à leurs objets. Le village du Sepik est clairement organisé et se divise en quartiers ou hameaux, où sont regroupées les maisons familiales – le plus souvent les habitants d’un hameau sont parents et se réclament d’un même ancêtre fondateur – et les grandes allées ou places cérémonielles. Sur ces lieux se dressent les prestigieuses maisons des hommes. On arrive toujours dans un village par le fleuve. Deux grandes pirogues ouvrent ce parcours et symbolisent l’arrivée au village. Puis, dans un premier espace, sont réunis les objets des maisons d’habitation. Ces maisons sont le lieu où règnent les femmes. Elles se tiennent le plus souvent près d’un foyer qui est aussi l’image de leur rôle dans la société : produire et donner de la nourriture à leur famille. Dans ces maisons sont conservés les objets de la vie quotidienne  comme les appuis-nuque dont l’usage était réservé aux hommes ou les tambours en sablier qui accompagnent les chants lors des fêtes. Un espace séparé est consacré aux maisons de chef de clan à l’intérieur desquelles sont conservés les grands crochets qui figurent les ancêtres du clan. C’est sur ces crochets que sont suspendues des offrandes. L’espace au coeur de l’exposition est dédié à l’architecture et aux objets conservés dans les maisons des hommes. Selon les régions, ces maisons sont la métaphore du corps masculin ou féminin de l’ancêtre primordial. Dans le Moyen- Sepik, leurs façades se parent de masques qui rappellent la figure de la mère fondatrice. Ces maisons des hommes sont le centre névralgique de la vie masculine et cérémonielle. Sous leur toit sont gardés les objets liés aux rituels les plus importants – certains de ces objets, hautement sensibles, FIG. 7 (CI-DESSUS) : Masque mwai. Iatmul, Papouasie-Nouvelle-Guinée. Bois et pigments blanc, noir et ocre rouge. H. : 33,5 cm. Acquis en 1939, musée du quai Branly, inv. 71.1939.127.20. © Musée du quai Branly, photo : Claude Germain. FIG. 8 (CI-CONTRE) : Figure yipwon. Alamblak, Papouasie-Nouvelle-Guinée. Bois. H.: 184 cm. Collectée par George C. Kennedy entre 1963 et 1966. Paris, musée du quai Branly, inv. 70.2007.41.1. © Musée du quai Branly, photo : Thierry Ollivier, Michael Urtado. FIG. 9 (À GAUCHE) : Crocodile. Village de Duor, Papouasie-Nouvelle-Guinée. Fibres, bois, cheveux, cauris, nassa, cônes, dents, os, cheveux, graines et tessons. L. : 114 cm. Acquis en 1967 par Jean Guiart à la mission de Marienberg. Paris, musée du quai Branly, inv. 72.1966.12.14. © Musée du quai Branly, photo : Patrick Gries, Bruno Descoings.


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