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FIG. 9 : Statue. Lumbu, Gabon. Bois. H. : 15,5 cm. Ex-coll. Helena Rubinstein. Pièce dispersée lors de la vente de Parke- Bernet Galleries, New York, 21 avril 1966, lot 237 ; puis repassé en vente chez Sotheby’s New York le 14 novembre 2008, lot 14. Collection privée. Avec l’aimable autorisation de Sotheby’s. © Sotheby’s. FIG. 10 (CI-DESSOUS) : Statue reliquaire. Lumbu, Gabon. Bois et pigments. H. : 123 cm. Musée Barbier-Mueller, Genève, inv. 1019-9. © Musée Barbier-Mueller, Genève, photo : studio Ferrazzini Bouchet. DOSSIER Quant à la remarquable statue du musée de Hambourg (fi g. 11), elle rappelle, par son cou annelé, « la grande statue féminine » aux bras levés (un mètre vingt-trois) ayant appartenu à Josef Mueller et aujourd’hui conservée au musée Barbier-Mueller de Genève (fi g. 10), ainsi que la sculpture ornant l’extrémité proximale de l’olifant en ivoire que possédèrent Ralph Nash puis Morris Pinto et que la maison de ventes Sotheby’s fi t à nouveau changer de mains lors de sa vente de mai 2010 à New York18 (fi g. 12). Deux rangs de fi nes perles bleues cernent la superbe coiffure casque qui couronne une tête d’une grande beauté. La poitrine est haute et juvénile et des scarifi cations aux six losanges alignés de tailles différentes ornent le buste ; les jambes courtes ont les pieds arrondis à la manière des petites amulettes. La statue aux deux calebasses du Metropolitan Museum (inv. 1978.412.296, pièce non illustrée) présente des similitudes avec la fi gurine de l’ancienne collection John Quinn, notamment au niveau de la coiffure à coque, des épaules massives et des pieds en « râteau ». Imprégnées de spiritualité, ces deux statues ont la tête disproportionnée par rapport au corps et aux petites jambes. Cette prééminence accordée à la tête est récurrente dans la statuaire des peuples d’origine bantu pour qui cette partie du corps revêt un caractère sacré. Notons enfi n que la statue du Metropolitan Museum a pour particularité des yeux levés au ciel, ce qui indique l’état de transe, avec un regard vers l’au-delà invoquant le pouvoir de l’autre monde19. Avant de traiter d’une autre typologie de sculptures, revenons un instant sur la statuette de la collection Rita et John Grunwald évoquée plus haut. Cette fi gurine de petite taille (vingt-cinq centimètres) aux lignes harmonieuses est parée de bracelets et d’un somptueux collier : autant de détails qui révèlent un statut social élevé. Un cordon sculpté dans le bois à la hauteur des hanches indique que le sexe est couvert d’un petit pagne (mubati), comme il se devait lorsque les jeunes fi lles étaient nubiles. L’oeuvre se distingue en outre par le port d’une seule calebasse dans la main gauche, ainsi que par la présence d’un enfant fermement accroché au dos de sa mère. LES MÈRES À L’ENFANT Ce détail iconographique de la statuette Grunwald fait écho à l’un des grands thèmes de la statuaire lumbu : la mère à l’enfant. Cette typologie compte de nombreux chefsd’oeuvre. L’un des plus remarquables fi gure dans l’ouvrage de Werner Schmalenbach, paru déjà en 195320. Il s’agit d’une phemba de style « classique » (fi g. 15) : l’enfant porté sur le côté droit montre le sein de sa mère et regarde dans la même direction qu’elle. Cette pièce n’est pas sans


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