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MUSÉE à la Une qui leur commandèrent une série d’oeuvres en ivoire qui allaient ensuite se retrouver dans des collections éclectiques de l’Europe de la Renaissance et de l’âge baroque. Le troisième volet de l’exposition, divisé en plusieurs sous-sections thématiques, aborde des questions aussi bien d’ordre artistique que socio-culturel en s’appuyant sur un peuple particulier ou en adoptant une approche transversale, élargissant le regard sur toute l’Afrique subsaharienne. Du point de vue de l’art, le visiteur y découvre, par exemple, des ensembles dédiés à la statuaire en pierre ou à des oeuvres de petit format (quelques fi gurines constituent d’extraordinaires petits bijoux). La question des attributions y est également évoquée grâce à des sculptures données à sept différents ateliers et à six maîtres différents. Parmi les oeuvres présentées, citons les deux fi gurines yoruba réalisées par Agbonbiofe Adeshina et par Olowe d’Ise, deux maîtres du XXe siècle dont on connaît le nom, et les deux pièces luba shankadi (fi g. 11) attribuées au Maître de la coiffure en cascade, un nom de convention renvoyant à deux artistes d’un petit royaume de l’Afrique centrale, auxquels ont été attribuées les dix-huit oeuvres trouvées jusqu’à présent qui révèlent la main de ces artistes. Sur le plan anthropologique, d’importantes notions sont abordées en cette fi n de parcours : les rites d’initiation et de fécondité – évoqués respectivement à travers des oeuvres des sociétés sande et ciwara –, le culte des ancêtres, la divination, la vie dans les cours royales, les armes – la sélection des couteaux de jet est particulièrement importante –, les objets d’usage quotidien, les masques et les instruments de musique. Les oeuvres des maîtres étant concentrées dans les autres sections de l’exposition, l’on pourrait craindre une baisse de qualité dans ces dernières vitrines. Mais il n’en est rien car les organisateurs sont parvenus à réunir également dans cette salle des pièces exceptionnelles dans leur genre. Pour preuve, deux oeuvres relevant de typologies souvent tenues comme mineures : un tambour anthropomorphe ashanti provenant du Museum Rietberg de Zürich et un appui-tête karamajong sublime par ses lignes épurées (fi g. 12). Voilà une exposition à ne pas manquer ; à l’affi che jusqu’au 30 août. Catalogue disponible. Réalisé par Claudia Zevi en collaboration avec Gigi Pezzoli, 24 Ore Cultura, 350 pages, 356 photos et illustrations, 42 euros. 1 N.D.É. : Le titre original de l’article cité est, en italien, “Non cercate Fidia, il suo nome è tribù”. 82


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