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LIVRES 154 Batéké. « Les fétiches » Par Alain Lecomte et Raoul Lehuard. Publié en version bilingue français-anglais par les Éditions Alain Lecomte, 2014. 25 x 30,5 cm, 306 pages, illustrations en couleurs. ISBN-978-2-9544167-1-7. Relié sous jaquette. 100 euros. Tiré à 500 exemplaires numérotés. En vente à la Galerie Alain Lecomte. Depuis plusieurs années déjà, Alain Lecomte s’est lancé dans la merveilleuse aventure d’éditer des livres d’art. Dédié aux sculptures de pouvoir – communément appelées « fétiches »– des Bateké d’Afrique centrale, le dernier titre paru se présente dès l’introduction plus comme « un travail de recherche iconographique sur l’ensemble des objets qu’il nous fut permis de découvrir dans les collections privées et publiques que comme une étude approfondie sur les us et les coutumes de ce grand peuple ». Aussi, en toute cohérence, les textes de cet ouvrage sont succincts – exception faite d’un essai de Raoul Lehuard intitulé « La religion » – et volontairement centrés sur l’expérience intime et la rencontre avec ces objets de personnalités diverses telles Georg Baselitz ou Jose Bebia. L’intérêt de cet ouvrage tient donc à son caratère éminemment visuel. Issus pour une grande partie de la prestigieuse collection de Raoul Lehuard, dont l’origine est due à son père, Robert, les objets rayonnent dans les pages, reproduits autant que cela a été possible en grandeur nature et servis par des photographies dont la qualité permet d’apprécier les effets de matière si caractéristiques de cet art. Le résultat s’impose comme une belle esquisse de catalogue raisonné de « fétiches » batéké. Antique Native American Basketry of Western North America Par Alan Blaugrund et John Kania. Photographies d’Anthony Richardson. Publié en anglais par Marquand Books, 2014. 38 x 38 cm, 312 pages, 180 illustrations en couleur. ISBN-13 : 978-0615984575. Relié sous jaquette. 125 dollars. La période entre 1890 et 1930 est considéré comme l’âge d’or de la vannerie amérindienne. Les déplacements étant devenus plus faciles, le tourisme se développa dans ce qui était l’ouest lointain. La société venait de vivre la révolution industrielle et assistait au développement du mouvement « Arts & Crafts » valorisant particulièrement l’artisanat. Le temps des guerres contre les Indiens était révolu et le sentiment que la culture amérindienne allait disparaître et devait être documentée était répandu parmi les angloaméricains. Ce contexte encouragea la constitution de collections d’art amérindien accordant souvent la part belle à la vannerie. La plupart des paniers de cette période – qui correspondent à la plupart de ceux que l’on voit aujourd’hui – ont été tressés pour le commerce et non pour un usage indigène. Pourtant, il ne faut pas les voir comme représentatifs d’une forme d’art touristique mais plutôt comme l’évolution de traditions anciennes du fait de l’apparition de nouveaux besoins. Aujourd’hui, identifier les créateurs, et même la culture d’origine, de ces paniers est une entreprise périlleuse. Ce magnifique volume écrit par le collectionneur et marchand Alan Blaugrund et le chercheur John Kania s’attarde particulièrement sur cette question. Illustré avec des exemplaires de la collection de Blaugrund, il explore les matériaux, les techniques de création, les formes et les motifs, permettant d’aboutir à une classification de la production du Texas à la côte californienne et du Mexique au grand nord. Voici un ouvrage indispensable. NOK. African Sculpture in Archeological Context Éd. Peter Breunig. Publié en anglais par Africa Magna Verlag, Frankfurt am Main, octobre 2014. 24 x 30 cm, 304 pages, illustrations en couleur. ISBN : 978-3-937248-46-2. Couverture souple. 49,80 euros. Plus d’un amateur aura certainement expérimenté une grande frustration en apprenant la sortie d’un nouveau livre sur un sujet novateur mais publié dans une langue qu’il ne maîtrise absolument pas. Telle était, pouquoi ne pas l’avouer, notre situation lorsqu’en 2013 parut en allemand, à l’occasion d’une exposition éponyme à Francfort, Nok: Ein Ursprung afrikanischer Skulptur. L’ouvrage était édité par Peter Breunig, responsable pour l’archéologie africaine à la Goethe-Universität de Frankfurt am Main et auteur, dans l’édition automne 2012 de Tribal Art magazine, d’un article offrant un avant-goût de cet ouvrage qui présente le résultat des recherches de terrain sur l’art nok du Nigeria. Initiées en 2005 et conduites par une équipe de la Goethe Universität, ces investigations étaient le premier projet d’envergure à avoir vu le jour depuis les travaux de Bernard Fagg dans les années 1940. Il était donc là une publication des plus prometteuses dont on espérait qu’elle apporterait de nouveaux éclairages sur une production artistique emblématique de l’art africain par son ancienneté, mais aussi passablement mystérieuse faute d’informations fiables... À peine un an plus tard, en octobre 2014, Africa Magna Verlag nous surprend agréablement en publiant une édition en anglais de ce même travail auquel ont contribué une vingtaine d’auteurs, des chercheurs allemands pour la plupart, mais aussi des archéologues et responsables de collections nigérians. Un livre à lire et à relire.


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