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Art océanien de Tervuren 91 tôt au cours de l’histoire des contacts avec les Européens et les objets de Tervuren le démontrent. Parmi les principaux objets du golfe de Papouasie, on trouve une grande planche d’ancêtre gope de la région du delta Purari pourvue d’une figure sculptée en relief et un bouclier d’archer issu de la région voisine Elema doté d’un visage souriant stylisé. Deux splendides ceintures d’écorce elema sont mises en évidence dans l’installation, tout comme un rare peigne de l’île Kiwai, une île associée au détroit de Torrès située sur l’estuaire du Fly, acheté par le Cinquantenaire à Gustave Dehondt en 1941. L’aire asmat se situe à l’ouest du golfe de Papouasie, région dont sont issus plusieurs magnifiques boucliers anciens. L’un d’eux, exemplaire peu commun orné de décorations linéaires horizontales et ondulées, fut collecté en 1912 et faisait partie de la collection de la mission catholique de Tilburg, aux Pays-Bas. Si la collection de Tervuren possède un certain nombre de belles proues et décorations de canoë provenant de l’aire massim à l’extrême est de la Nouvelle-Guinée, plusieurs spatules à chaux issues de cette région sont particulièrement remarquables et deux des plus belles ont été choisies pour figurer dans l’exposition. Provenant de la baie de Collingwood avoisinante figurent un rare bonnet du matin et une tunique de veuve fabriqués à base de larmes de Job. En remontant la côte est, on trouve la région géographique dominée par le commerce et la culture des îles Tami. Le MRAC abrite plusieurs objets extraordinaires qui y furent collectés dans les années 1890 par Lajos Biro. Ils avaient appartenu auparavant au musée d’ethnographie de Budapest et arrivèrent en Belgique par le biais du marchand Émile Deletaille au début des années 1970. L’installation présente également un ensemble de chapeaux de guerriers Lae-Womba en tissu d’écorce remarquablement décorés provenant de la vallée voisine de Markham, en Nouvelle-Guinée. Enfin, on compte un groupe d’objets korwar provenant de la région occidentale de l’île, dont le plus ancien est un appui-nuque à tête de Janus offert au Cinquantenaire par un membre de la famille coloniale hollandaise van Renesse van Duivenbode en 1885. Activités complémentaires Chefs-d’oeuvre de Nouvelle-Guinée est visible du 4 au 15 juin à l’Ancienne Nonciature, la résidence papale à Bruxelles au XIXe siècle, qui vient de retrouver son lustre d’antan. Un catalogue en couleurs abondamment illustré accompagnera l’exposition. Le texte est signé Crispin Howarth de la National Gallery of Australia, Canberra, Bart Suys du Musée Royal d’Art et d’Histoire, Bruxelles, et Kevin Conru, auteur et chercheur sur la culture des îles du Pacifique. FIG. 14 : Figure d’ancêtre. Rivière Karawari, Moyen-Sepik, Papouasie- Nouvelle-Guinée. Bois et pigments. H. : 95 cm. Acquis par le MRAC par échange en 1970, inv. #EO.1970.89.18. Les sculptures humaines de la région du Haut-Karawari sont connues sous le nom de yimar, dont la traduction est « à l’image de l’homme ». Leur fonction est semblable à celle des sculptures yipwon, plus communes, en ce qu’elles aident les hommes à la guerre comme à la chasse. Elles étaient également conservées dans la maison des hommes où elles recevaient des offrandes.


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