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DOSSIER 124 FIG. 9 : Masque nlongo. Zombo, Kibokolo, province d’Uíge, Angola. Avant 1903. Bois, fibres et pigments. H. : 50 cm. Collecté par le Rév. Thomas Lewis. Acquis auprès d’Edward Gerrard & Sons. British Museum, Londres, Af1905,0609.4. © The Trustees of the British Museum. FIG. 10 : Masque nlongo. Zombo, Kibokolo, province d’Uíge, Angola. Avant 1903. Bois, fibres et pigments. H. : 53 cm. Collecté par le Rév. Thomas Lewis. Acquis auprès d’Edward Gerrard & Sons. British Museum, Londres, Af1905,0609.7. © The Trustees of the British Museum. FIG. 11 : Masque nlongo. Zombo, Kibokolo, province d’Uíge, Angola. Avant 1903. Bois, fibres et pigments. Collecté par le Rév. Thomas Lewis. Acquis auprès d’Edward Gerrard & Sons. British Museum, Londres, Af1905,0609.9. © The Trustees of the British Museum. bien connu dans d’autres cultures pratiquant la nkanda ? Il est fort probable que la coiffe fasse référence à une coiffure féminine en vogue chez les Zombo ou un peuple voisin à l’époque ou avant la création du masque.21 Un autre masque (fig. 12) possède une coiffe en forme de mitre composée de deux demi-ellipses reliées au sommet. Au centre de ce chapeau peint en rouge, on distingue une croix de teinte plus sombre.22 Il s’agit probablement de la représentation d’un type répandu de coiffe/chapeau porté par les notables, voire le roi kongo lui-même (Volavka, 1998 : 20). Au sein de ce groupe de masques, deux spécimens (fig. 13 et 17) présentent chacun une grande couronne de plumes. De nombreux peuples congolais fabriquaient ce genre de masques à plumes (carte 4). Les voisins des Zombo leur attribuaient des noms variés : le kamatsala des Kongo du nord de l’Angola, le nkoso des Nkanu23 ou le mwe(e)lu/mwelo ou mwilu (kazenga) des Yaka et Suku. Kamatsala pourrait signifier « dieu (nka) à plumes ou ailes (nsala). » La couronne à plumes symbolise le pouvoir de voler. Un oiseau est capable de voler et donc de traverser aisément les frontières symboliques séparant les différents environnements (le camp d’initiation, la brousse, la savane, le village), et il en va de même pour le nkoso ou mwelu, le chef qui mène le groupe des néophytes lorsqu’ils doivent quitter leur lieu d’isolement pour se rendre à la rivière afin de laver leurs blessures après la circoncision, aux champs pour effectuer les travaux agricoles obligatoires, au village pour voler de la nourriture, etc. En principe, il n’y a qu’un seul masque de ce genre par nkanda. Comme expliqué ailleurs,24 le nkoso peut être identifié comme le dirigeant de l’ancienne province de Mbata, qui avait le privilège de marier l’une de ses filles au roi.25 Souvenons-nous également que le mani Mbata était également connu pour être en état de guerre permanent avec ses « voisins », à savoir les Yaka (voir note 4). La couronne à plumes, tenue traditionnelle d’un guerrier, pourrait y faire référence. Deux autres masques, également rapportés en Occident par des membres de la société missionnaire britannique, devraient être ajoutés au groupe examiné ci-dessus. Il s’agit des deux « masques de danse » (fig. 18 et 19) dont le révérend Lewis parle dans sa lettre et trouvés dans la même région en 1919 environ. Ils sont remarquables en raison de leurs dimensions et de leur tête humaine démesurée surmontée d’une coiffe à cornes. Comme les autres, ils présentent une nette abstraction des traits du visage humain. Les masques des fig. 20 et 21,26 acquis par le BM respectivement en 1953 et 1954, ont des couleurs plus vives, mais présentent le même aspect. Le visage du masque de la fig. 21 est relativement petit et a été taillé par un sculpteur très attaché aux détails (à l’exception peut-être des oreilles).


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