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La méthode fondée sur l’analyse de l’objet adoptée par LeBlanc et Berlant leur a permis de conclure que très peu d’artistes travaillaient scrupuleusement dans le respect de la tradition. Ce constat recoupe les théories formulées depuis l’archéologie, d’après lesquelles il est possible de distinguer des petits changements, ou « microstyles », dans la production mimbres dont l’évolution suit le renouveau générationnel 102 de la société tous les vingt ans, approximativement. À mesure que les paramètres de ces différents styles se précisent, les caractéristiques d’un atelier particulier ou même d’un peintre déterminé commencent à émerger. Et plus il est possible d’affiner l’analyse et d’établir des liens entre les poteries, plus notre compréhension de cet art de la peinture sur céramique, à travers laquelle les Mimbres cherchaient à se démarquer des autres cultures, s’améliore. La présence espagnole des XVIe et XVIIe siècles, avec les maladies, l’oppression religieuse et les conflits militaires qu’elle entraîna, transforma à jamais les peuples et le paysage du Sud-Ouest. Cependant, cette région conserva sa position fondamentale de point d’intersection des routes commerciales de longue distance. De même, l’importance accordée aux céramiques dans la vie quotidienne et le foisonnement de styles individuels se maintint malgré les adversités. Durant la seconde moitié du XIXe siècle, les traditions millénaires de production de céramique peinte trouvèrent de nouveaux marchés et évoluèrent vers de nouvelles formes. Dans la plupart des cas, c’était les femmes qui assumaient chacune des FIG. 6a et b : Olla. Hopi, Arizona. Vers 1880. Poterie polychrome. H. : 34 cm. Don de la famille Thomas W. Weisel aux Fine Arts Museums of San Francisco, 2013.76.34. MUSÉE à la Une FIG. 5 : Olla. Acoma, Nouveau-Mexique. Vers 1780. Poterie polychrome. D. : 34 cm. Don de la famille Thomas W. Weisel aux Fine Arts Museums of San Francisco, 2013.76.146. étapes du processus créatif, de l’obtention des matériaux à la finition de l’objet. Les jarres d’eau – indispensables dans ce climat semi-aride – constituaient les objets les plus courants. D’autres formes étaient également créées pour répondre à des besoins cérémoniels ou alimentaires. Pour orner les poteries, les peintres puisaient leurs motifs dans des sources très variées : fragments de poterie ancienne, motifs de céramiques et d’autres produits achetés sur la Piste de Santa Fe et intérieurs peints des églises espagnoles.


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