Page 100

untitled

MUSÉE à la Une 98 FIG. 10 : Installation de David Weber-Krebs présentant des modèles de repères de navigation Ralik Ratak, Micronésie, du XIXe - XXe siècle acquis par H. Breitkopf. Photo : Wolfgang Günzel, Weltkulturen Labor, 2013. dont le musée possède de nombreux portraits. À ceci, Buth oppose une analyse approfondie de représentations de personnes dans les photographies de missionnaires. David Weber-Krebs a réécrit 50 000 entrées de la banque de données du musée. Un texte a ainsi été créé qui permet – du moins théoriquement – de mieux cerner la collection du musée. Il est toutefois impossible de le saisir dans sa totalité, de même donc que la collection. Les bases ou les problématiques du traitement d’une collection ethnologique peuvent être ainsi appréhendées par chacun. Enfin, Minerva Cuevas s’est penchée sur la question pécuniaire et sur l’attribution de valeurs. Elle a étudié le besoin capitaliste de consommation de l’« autre », une forme de cannibalisme dont témoigne aussi l’origine de collections ethnographiques. Outre les projets de recherches artistiques, trois ateliers ont eu lieu avant l’exposition. Des ethnologues, philosophes, historiens, historiens de l’art, sociologues et artistes internationaux ont longuement discuté sur les thèmes évoqués cidessus. Des extraits des débats peuvent être lus sur les murs de l’exposition ainsi que dans le catalogue, aux côtés de nouveaux textes des écrivains Gabriel Gbadamosi (Grande-Bretagne) et Tom McCarthy (Grande-Bretagne) ainsi que de l’avocat David Lau (USA/Taïwan). L’exposition s’intéresse également aux différents styles de la photographie d’objets en studio et à son évolution d’hier à aujourd’hui. Ces photographies sont souvent utilisées pour la commercialisation d’objets ethnographiques dans des catalogues, sur des diaporamas ou des cartes postales. On y observe une approche accentuant l’exotisme des objets représentés : masques rituels et objets quotidiens sont éclairés par des spots pour créer un effet particulier, des fonds de couleur sont placés de manière à compenser l’absence d’information quant à leur contexte d’origine. À côté de ces prises de vue le visiteur peut voir quelques-uns de ces mêmes objets photographiés, dans une juxtaposition montrant comment leur perception change. Le montage inclut aussi des photographies artistiques sélectionnées par les participants à l’atelier sur le thème de la représentation photographique d’artefacts et agissant comme des contrepoints visuels au matériel iconographique dont il vient d’être question. Le dialogue qui s’établit entre les prises de vue de studio et les photographies d’art contemporaines crée de nouvelles pistes de réflexion et ouvre de nouvelles perspectives sur la photographie d’objets ethnographiques. Pour compléter le tout, l’exposition présente des photographies ayant pour sujet les hommes qui se sont retrouvés au coeur des intérêts commerciaux des puissances internationales, engagées dans des missions sanitaires et résolues à faire progresser les études anthropologiques ayant pour cible la population locale. Parallèlement à cet intérêt médico-


untitled
To see the actual publication please follow the link above