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FEATURE FIG. 13 : Ascension des montagnes Ruwenzori, R. D. Congo. Photo d’Eliot Elisofon, 1951. Eliot Elisofon Photographic Archives, EEPA EECL 26369. National Museum of African Art, Smithsonian Institution. FIG. 14 (À DROITE) : Dr Nnamdi Azikiwe, dirigeant de la Eastern Region, Urualla, Nigeria. Photo d’Eliot Elisofon, 1959. Eliot Elisofon Photographic Archives, EEPA EECL 1673. National Museum of African Art, Smithsonian Institution. 88 du pays obtenue auprès de la Grande-Bretagne en janvier 1960. Dans les mois précédant les élections, Elisofon traita le sujet de manière approfondie et voyagea à travers tout le Nigeria, photographiant de nombreuses facettes de la société – les arts, l’enseignement, l’industrie, l’armée, et les dirigeants et politiciens locaux.15 Il concentra ses photos sur les leaders politiques émergents, par exemple Nnamdi Azikwe (fig. 14), premier président du Nigeria en campagne électorale, ainsi que sur les artistes et les écrivains. Certains étaient en train de se faire connaître sur le plan international, notamment le peintre Ben Enwonwu, le sculpteur Lamidi Fakeye et l’écrivain Chinua Achebe, qui venait de publier son premier roman, Le monde s’effondre (1958). Le photographe se mue en artiste Dans L’Afrique revue, les photos d’oeuvres d’art prises en studio sont couplées aux objets véritables qu’il collecta en Afrique, par exemple une figure féminine dogon du Mali (fig. 15a et b), un couteau gobu du Congo (fig. 16a et b) et une figure de reliquaire fang du Gabon. Ces images expérimentales n’ont, pour la plupart, jamais été publiées ou exposées auparavant et constituent un aspect méconnu du travail d’Elisofon. Ses techniques innovantes comprenaient de multiples expositions sur un seul négatif, l’utilisation de stroboscopes, la répétition du flash et l’éclairage croisé, et la création de silhouettes, composites et agrandissements visant à isoler les constructions abstraites dans les oeuvres d’art. Outre un éclairage conventionnel, il effectuait souvent plusieurs études PAGE SUIVANTE FIG. 15a : Eliot Elisofon, Dogon female figure (variation #1), 1951. Épreuve à la gélatine argentique. Eliot Elisofon Photographic Archives, EEPA EECL 1973-002. National Museum of African Art, Smithsonian Institution. FIG. 15b : Figure féminine. Dogon, Mali. Première moitié du XXe siècle. Bois et pigments. H. : 16,5 cm. National Museum of African Art. Legs d’Eliot Elisofon, 73-7-14. FIG. 16a : Eliot Elisofon, Gobu throwing knife (variation #1), 1951. Épreuve à la gélatine argentique. Eliot Elisofon Photographic Archives, EEPA EECL 1973-002. National Museum of African Art, Smithsonian Institution. FIG. 16b : Couteau de jet. Gobu, R. D. Congo. Début du XXe siècle. Métal et fibres. H. : 45,3 cm. National Museum of African Art. Legs d’Eliot Elisofon, 73-7-524. portant sur les détails de la figure entière. Elisofon a un jour expliqué qu’il essayait dans ces photos « de faire éclater l’objet afin qu’il soit reconnu comme une oeuvre d’art ».16 Le mouvement cubiste, en particulier le travail des artistes d’avant-garde tels que Pablo Picasso, Georges Braque, Paul Klee, Vassily Kandinsky et Marcel Duchamp fut l’une des principales sources d’inspiration d’Elisofon dans son approche expérimentale de la photographie de sculptures africaines. Ses expositions multiples permettent de voir l’objet de tous les côtés simultanément – un principe au coeur de l’esthétique cubiste centrale. Elisofon lui-même comparait ses expositions multiples de la figure dogon, Variation #3 (fig. 18), au tableau de Marcel Duchamp, Nu descendant un escalier, No 2.17


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