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Le Saint Louis Art Museum (SLAM) a inauguré, cette année, une nouvelle installation d’art ancien des Amériques dans son bâtiment des Beaux-Arts, conçu par Cass Gilbert pour l’Exposition universelle de 1904. Durant la construction récente du nouveau bâtiment, East Wing, imaginé par David Chipperfield, soixante-huit galeries se trouvant dans l’édifice original ont également été rénovées et réorganisées. Ce projet d’expansion a débouché sur la création de deux galeries supplémentaires dédiées à la collection d’art ancien des Amériques, 74 permettant ainsi au musée d’exposer quelque trois cents objets. Première réinstallation majeure de cette collection fondamentale en près de trente ans, cette nouvelle exposition présente une vue d’ensemble des cultures anciennes de l’hémisphère occidental. Le coeur de cette collection – quatrevingt quatre pour cent exactement – a été constitué dans les années 1960 par Morton D. « Buster » May, l’un des plus importants donateurs du musée. Si May est, à juste titre, renommé pour sa collection d’art expressionniste et moderne allemand, il convient également de se rappeler que son vif intérêt pour les arts d’Afrique, d’Océanie et des Amériques a permis de conférer au SLAM un statut de musée encyclopédique de premier ordre. Collectionneur L’installation d’art ancien des Amériques au Saint Louis Art Museum Par Matthew H. Robb et Amy Clark MUSÉE à la Une FIG. 1 : Vitrine consacrée aux statuettes de la période formative du Mexique central. Image reproduite avec l’aimable autorisation du Saint Louis Art Museum. Photo de Wesley Law. FIG. 2 : Naranjo Stela 8. Maya ; Naranjo, département du Petén, Guatemala. C. 800 apr. J.-C. Roche calcaire. H : 200 cm. Prêt du Musée national d’archéologie et d’ethnologie, Guatemala, sous l’autorité du ministère de la Culture et des Sports. 1966.564. Image avec l’aimable autorisation du Saint Louis Art Museum. d’objets issus de ces régions, May a constitué un ensemble de pièces dont l’exhaustivité n’est surpassée que par les collections rassemblées par ses contemporains, Jay C. Leff et Nelson A. Rockefeller. En effet, May s’est procuré sa collection, pour la plupart, auprès des mêmes marchands, en particulier le regretté Everett Rassiga. Bien qu’il ne fût pas lui-même marchand, May finança des ventes spéciales d’art précolombien dans ses grands magasins de la May Company à Saint-Louis, Denver et Los Angeles. Ces expositions, organisées par James Economos et supervisées par des experts tels que H. B. Nicholson et Alan Sawyer, ont contribué à la diffusion et la promotion de l’art précolombien à travers les États-Unis. La qualité d’une grande partie des objets mis en vente était souvent indigne d’un musée (leur prix était donc fixé en conséquence) ; néanmoins, il semble que, dans certains cas, May fixa des tarifs largement supérieurs à ceux qu’ils atteindraient, selon lui, sans doute dans le but de créer et développer un marché de prestige. C’est particulièrement manifeste dans le cas d’une stèle classique maya


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