MUSÉE à la Une 71 Masque-autel. Guinée, Baga du Nord, Nalu. Bois dur, patine suintante, clous de cuivre. L. : 75 cm. Anc. coll. Ch. Ratton (avant 1939), S. Dubiner, P. Dartevelle. Inv. 1001-37. © musée Barbier-Mueller, Genève. Masque Dimba. Guinée, Baga du Nord, Nalu. Bois dur rehaussé de clous européens. H. : 133 cm © musée Barbier-Mueller, Genève. Tambour masculin. Guinée, Baga. Bois dur, peau. Polychromie en partie effacée : rouge, blanc, bleu, noir. H. : 172 cm. Acquis par Josef Mueller d’Olivier Le Corneur en 1955. © musée Barbier-Mueller, Genève. Statuette féminine. Guinée, Baga. Bois. XIXe siècle. H. : 66 cm. Anc. coll. Maurice de Vlaminck, acquise par Josef Mueller dans les années 30. Inv. 1001-3. © musée Barbier-Mueller, Genève. MEMOIRES RELIGIEUSES BAGA Genève—Si les productions artistiques Baga ont très tôt marqué l’imaginaire occidental, l’histoire et les croyances de ce peuple remarquable restent singulièrement méconnues. Avec Découvrir les Baga de Guinée du 17 octobre au 30 mars le musée Barbier-Mueller de Genève lève un coin du voile et met en lumière les pratiques culturelles d’une population en mutation, partagée entre tradition et modernité. Installées sur les côtes de Guinée, dans un environnement marécageux difficile, les tribus Baga ont su préserver jusqu’au milieu du XXe siècle des traditions uniques dans une région gagnée par le christianisme et l’islam. L’art Baga fut ainsi le support de cultes et de pratiques communautaires variés : initiation dans les forêts sacrées, rituels à l’intention des génies familiaux, mascarades, techniques magiques de défenses villageoises, etc. Autant de coutumes et d’usages illustrés tout au long du parcours par une sélection d’oeuvres rares et anciennes issues du fonds du musée. Et si les masques d’épaule Dimba font aujourd’hui figure d’icônes de l’art africain, au même titre que les impressionnants masques serpents, l’exposition ne manque pas de dévoiler les autres productions du corpus Baga et des populations associées (Nalu, Landuman, Susu) : masques casques, masques autels, masques faciaux, cimiers, tambours et autres statues, témoins de traditions artistiques qui se sont éteintes dans les années 1950. Néanmoins – et c’est l’autre enseignement de cette belle exposition – la culture Baga n’a pas disparu pour autant. Si elles ne se manifestent plus de façon aussi ostensible qu’avant, les croyances anciennes restent cependant fortes. Les associations féminines font preuve d’un grand dynamisme rituel, relayé par l’enthousiasme des jeunes et d’une élite éduquée ayant pris conscience de la valeur de son patrimoine culturel.
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