150 permet de mieux comprendre ces aspects et, le plus souvent possible, il a essayé de se procurer plus d’un exemplaire d’un type d’objet donné. La collection lega a minutieusement été façonnée par cette approche. On peut difficilement trouver deux objets lega identiques, mais ils sont tous reliés entre eux. De quelques objets sans importance achetés au départ à Furman, la collection a fini par rassembler plus de quatre cents pièces, dont un grand nombre d’icônes de la sculpture lega immédiatement reconnaissables. Curieusement, alors que la maison de Jay regorge d’impressionnants exemples d’art africain, la majeure partie de la collection lega n’y a jamais été exposée. Elle était conservée dans un coffre à la banque. À mesure qu’elle prenait de l’ampleur, Jay se rendit compte qu’il devenait le gardien d’un important pourcentage du patrimoine matériel de cette culture. Si un incendie ou un séisme avait frappé sa maison, celui-ci aurait subi de graves dommages, raison pour laquelle il plaça la collection en lieu sûr. Il se souvient : « On peut mettre pas mal d’objets lega dans un coffre bancaire. » Pour la première fois, la collection fut découverte dans son ensemble, y compris par lui, lorsqu’elle fut installée pour l’exposition Art of the Lega: Meaning and Metaphor in Central Africa, organisée au Fowler Museum en 2001. Celle-ci voyagea dans plusieurs autres musées aux États-Unis, et fut présentée à la galerie AXA à New York. Un catalogue complet fut rédigé par Elisabeth L. Cameron et demeure une référence fondamentale sur le sujet. Une version revue de l’exposition sera présentée cet automne au musée du quai Branly à Paris et une nouvelle édition du catalogue en français est en cours de réalisation. L’élégante simplicité de l’art lega résume plus ou moins le sens de l’esthétisme de Jay. Durant son parcours de collectionneur, il acquit bon nombre d’objets, essentiellement d’Afrique de l’Ouest, qui en raison de leur complexité, remettaient en cause sa notion de l’esthétisme. Peu d’entre eux demeurèrent dans la collection. Ce qui le satisfait le plus, c’est l’abstraction conjuguée FIG. 7 : Double coupe avec jambes. Yaka / Suku, R.D. Congo. Bois. L. : 8 cm. Photo : Scott McCue. FIG. 5 : Masque-casque, bwoom. Kuba, R.D.Congo. Bois, pigment. H. : 44 cm. Photo : Scott McCue. FIG. 6 : Coupe en forme de tête. Kuba, R.D. Congo. Bois. H. : 23 cm. Photo : Scott McCue.
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