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140 Des exemples concrets AVANT LE XVIIe SIÈCLE La datation d'une salière sapi en ivoire de la galerie Entwistle de Londres a permis de préciser sa période de fabrication. Les dates calibrées du prélèvement sous le couvercle comportent deux intervalles : 1438 – 1518 apr. J.-C. (82,5 %) et 1593 – 1619 apr. J.-C. (12,9 %). En s'appuyant sur l'approche stylistique, le cycle des matériaux et la datation carbone 14, cet objet date plus probablement du XVIe siècle. Les cultures Dogon – Tellem ont produit des objets pendant une très longue période. C'est pourquoi la datation carbone 14 est tout à fait appropriée pour préciser la chronologie de ces sculptures. L'étude réalisée sur ce personnage masculin aux bras levés pour la galerie Alain Bovis a permis de confirmer qu'il était du XVe siècle de notre ère. L'âge radiocarbone est de 440 ± 20 ans BP. La calibration de ce résultat n'a fourni qu'un seul intervalle très précis : 1427 – 1469 apr. J.-C. (95,4 %). APRÈS LE XVIIe SIÈCLE Les datations carbone 14 ne sont pas toujours aussi précises, car la courbe de calibration n'a pas une inclinaison uniforme. On repère, entre autres, une zone de « plateau » entre le XVIIIe et le XXe siècle qui ne permet pas de différencier ces périodes. L'exemple de ce masque kwele testé pour la galerie Claes de Bruxelles est caractéristique. L'âge radiocarbone est de 190 ± 20 ans BP, ce qui le situerait entre 1740 et 1780 apr. J.-C. Après calibration, on obtient trois intervalles différents : 1661 – 1684 (20,4 %) ; 1735 – 1806 (54,0 %) ; 1930 – 1954 (21,0 %). La datation confirme que ce masque date le plus probablement du début du XIXe siècle. ART+Science extrait est enfin purifié et converti en graphite. Ces différentes étapes permettent d'éliminer les polluants potentiels (colle, résine, cire et autre matériaux de restauration et conservation). Le « nettoyage » des échantillons est indispensable à l'obtention de résultats fiables et rigoureux, principalement pour les objets d'art. Pour s'en convaincre, il suffit d'imaginer un objet récent recouvert d'une cire microcristalline à base de pétrole, que nous allons dater sans traitement préalable de l'échantillon. La date obtenue pourra être ancienne, car le pétrole contient du carbone fossile (donc très vieux). En mélangeant un matériau très ancien (pétrole) à un bois moderne, on peut donc obtenir une date moyenne faussement ancienne et qui ne correspondra pas du tout à l'âge de la fabrication de l'objet. La calibration des résultats La quantité de carbone 14 restant dans un matériau est donc proportionnelle à son âge. C'est ce que l'on appelle l'âge radiocarbone qui est exprimé en années « before present », BP, (par exemple 730 ± 20 ans BP). Le « présent du carbone 14 » a été fixé à 1950 par Libby. L'âge radiocarbone est calculé en supposant que la concentration de carbone 14 a été constante dans le temps. Aujourd'hui on sait qu'il n'en est rien et que les teneurs en carbone 14 varient en fonction de l'activité solaire, des changements climatiques, ou de l'activité industrielle par exemple. Les résultats obtenus en première approche doivent donc être corrigés ; on parle de calibration des résultats. Des courbes de calibration ont été construites et elles permettent de transformer l'âge BP en intervalles de dates calibrées associés à un pourcentage de probabilité (par exemple 730 ± 20 ans BP correspond après calibration à l'intervalle 1260 – 1290 apr. J-C. - probabilité de 95,4 %).


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