MUSÉE à la Une 102 FIG. 5 : Luth husapi Simalungun, Sumatra. Bois. H. : 73 cm. Fin du XIXe siècle – début du XIXe siècle. FI.1987.03.10 © Fundación La Fontana, Photo : Alex Torguet. FIG. 6: Hochet. Tlingit, Alaska, États-Unis. Bois, cuir, pigments et fibres. H: 33 cm. Seconde moitié du XIXe siècle. Ex. Coll. George Terasaki. FI.2011.04.01. © Fundación La Fontana, Photo: Ronald Stallard. appelées à tort primitives ou tribales. Ceci est particulièrement frappant pour les instruments de musique, souvent ornés de motifs en relief renvoyant à des symboles abstraits, des animaux totémiques ou des figures d’ancêtres (fig. 8), et ouvragés dans le style d’une sculpture anthropomorphe évoquant peut-être un personnage de haut rang (fig. 12) ou encore réduits à une forme abstraite sublimée par un matériau de prestige comme l’ivoire (fig. 2) : autant de caractéristiques qui dévient l’attention de leur fonction première de producteur de son au point que, en les regardant simplement, l’on oublie volontiers qu’il s’agit d’un tambour à membrane, à fente ou d’un sifflet, pour reprendre les exem ples qui viennent d’être évoqués. Cette profusion ornementale si particulière résulte d’un rapport très intime à l’instrument musical qui, dans les cultures d’origine, occupe des places très diverses. Il s’impose comme l’animateur privilégié des danses lors de festivités, le véhicule de communication avec les esprits lorsqu’il est joué dans un contexte cérémoniel ou encore l’ami fidèle quand il accompagne le chant solitaire. Dès lors, l’on comprend que sa dimension formelle soit des plus soignées et riches de sens et qu’il convienne de le considérer comme un véritable emblème de la culture dont il émane. C’est pour ces qualités symboliques et esthétiques qu’ont été acquises – parfois lors de voyages dans des pays lointains, mais plus souvent sur le marché international de l’art – les pièces de la Fondation La Fontana, et a fortiori les
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