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Charles Ratton FIG. 8 (CI-DESSOUS) : Couple de jumeaux, Yoruba, atelier de Shaki, Nigeria, XIXe siècle. Bois. H. : 29 cm. Musée du quai Branly, 70.2003.3.7.1 et 2. © musée du quai Branly, photo Patrick Gries et Valéri Torre. FIG. 9 (À DROITE) : Poteau de maison des hommes, Îles Salomon. Bois. Ancienne collection Charles Ratton. Guy Ladrière, Paris. © musée du quai Branly, photo Claude Germain. avons sélectionné un nombre significatif, afin de permettre aux visiteurs de se faire une idée de la qualité et, dans une certaine mesure, de la quantité des pièces que Charles Ratton avait présentées au regard de ses contemporains, dans le domaine des arts d’Afrique, d’Océanie, du Grand Nord, mais aussi du Moyen-Âge et de l’archéologie classique qui étaient ses premiers centres de prédilection. M. M. : Pour ce qui est de la conception du parcours de l’exposition, notre approche a été essentiellement chronologique, avec quelques concessions pour contextualiser le personnage. La première salle offre une reconstitution du bureau de Charles Ratton avec laquelle nous souhaitons mettre l’accent sur l’éclectisme de sa collection et de son regard. Nous y avons mêlé toutes sortes d’objets qui sont passés entre ses mains, que ce soit de Haute-Époque, d’Afrique ou d’Océanie. Ensuite, le parcours égraine, au travers d’oeuvres – devenues pour beaucoup des classiques –, de documents d’archives, de photographies, etc., les grandes expositions marquantes dans la trajectoire de Ratton mais aussi dans l’histoire de la réception des arts extra-occidentaux, en France et aux États-Unis. T. A. M. : C’est là que l’on se rend compte qu’il était partout… P. D. : Oui, il était partout, mais surtout il était le premier ! Nous sommes partis en effet du personnage Ratton pour raconter une histoire plus large car c’est un homme qui a monté des expositions, exercé une activité commerciale, participé à des films, entretenu des relations très étroites avec des artistes… Il représente une excellente introduction, la meilleure que l’on puisse trouver, aux années 1930-1940. Il me semble que nous avons été surpris de constater à quel point il était en contact avec des gens dont on se doutait qu’il les connaissait, mais dont nous ignorions qu’il les connaissait aussi bien et depuis si longtemps. Par exemple, je n’avais pas soupçonné qu’en 1928- 1929, il était déjà en relation avec André Breton… T. A. M. : Dans cette exposition, sur quelle facette de la personnalité et du travail de Charles Ratton avez-vous souhaité mettre l’accent ? P. D. : Si je devais ne retenir qu’un pan de son histoire, ce qui me tiendrait le plus à coeur serait de souligner que, peut-être contrairement à ce que l’on a tendance à penser en France et dans les musées français, un marchand a pu être un érudit, un découvreur nullement guidé aveuglément par l’idée du gain, tout en ayant certes pas négligé cet aspect-là. C’est un fait que Charles Ratton a fait avancer la connaissance et qu’il a beaucoup influencé le regard de ses contemporains…


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