MUSÉE à la Une 72 Cette introduction est suivie d’une section intitulée « Fondations de l’Existence », consacrée aux activités de subsistance et aux rapports des Iroquois avec d’autres membres de leurs communautés et avec les forces vivantes (mais non humaines) de ce monde. La division du travail par sexe en vigueur dans la culture iroquoise trouve son écho dans la distinction entre une sphère féminine et une autre masculine, complémentaires plutôt qu’égales et jouissant de la même importance pour la survie de la société. De nombreux objets exposés ici (bols et louches en bois, paniers, vêtements, poupées, matériel de jeu, instruments de musique) assuraient ou assurent toujours la survie de la culture matérielle, l’organisation sociale et les croyances de ce peuple. Ceci étant, bon nombre d’entre eux attestent également de changements survenus au fil des siècles. Si cet aperçu ethnographique annonce les transformations dues aux premiers contacts avec les Européens, le propos de l’exposition s’éclaircit avec « Maison longue et Ligue ». Cette section raconte l’histoire de l’origine – probablement au XVe siècle, bien que certains Iroquois plaident en faveur d’une date antérieure – de la Ligue iroquoise (ou « Confédération iroquoise »), formée au départ de cinq tribus du centre de l’État de New York (les Mohawks, les Oneidas, les Onondagas, les Cayugas, et les Sénécas) qui s’étaient engagées dans une guerre intestine. La Ligue reposait sur la « Grande loi de la paix » formulée par les héros culturels Deganawida et Hiawatha. L’installation examine les symboles de la Ligue, particulièrement la maison longue, dans laquelle les nations confédérées vivaient ensemble comme une famille, et la ceinture de l’Unité, ou Hiawatha, nommée d’après l’inventeur du protocole wampum qui régissait les procédures politiques de la Ligue. On y explique aussi l’importance apparemment paradoxale de la guerre chez un peuple fidèle à une constitution vouée à instaurer la paix universelle en invitant toutes les nations à enterrer la hache de guerre et à s’asseoir ensemble sous l’Arbre de la paix – du moment que la suprématie iroquoise est maintenue. Pour les premiers observateurs européens, les Iroquois incarnaient le guerrier sauvage, mais victorieux, et ce ne fut qu’au XXe siècle que ceux-ci inspirèrent le mouvement international pour la paix. Le fait que, de nos jours, la crête iroquoise soit devenue un symbole non conformiste des plus populaires témoigne d’une profonde ironie. Les processus de mondialisation aux XVIIe et XVIIIe siècles suposèrent l’avènement de « Nouveaux Mondes », tant pour les Iroquois que pour les colons voisins. Les premiers furent attirés par le commerce de la fourrure avec les Français, les Hollandais et les Anglais, ainsi que par les marchandises de traite européennes, qui présageaient une meilleure qualité de vie mais qui entraînèrent leur dépendance envers FIG. 14 (CI-DESSOUS) : Anna Arndt d’après Johann Valentin Haidt (1700–1780), Encounter of Nikolaus Ludwig von Zinzendorf with Iroquois Chiefs, 1742/1899. Huile sur toile. 93,5 x 75,5 cm. Unitätsarchiv, Herrnhut, inv. GS 389. FIG. 13 : Poupée, Mohawk, Kahnawake ou Kanehsatake, Québec, Canada, 1827. Feuille de maïs, coton, laine, perles de verre, peau de daim et métal. H. : 27 cm. Hopton Hall Derbyshire Collection, avec l’aimable autorisation du Gell Muniment Trustees, prêté au National Maritime Museum, Greenwich, Londres, inv. AAA3777 (collection Révérend John Philip Gell, ex. coll. John Franklin).
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