98 Composition Quelques paragraphes suffisent pour résumer les compositions iconographiques basiques dans lesquelles le visage de type humain apparaît. C’est un sujet que nous avons développé dans d’autres articles et livres, observant que les tisserands péruviens précolombiens avaient également recours à de nombreuses techniques soi-disant mises au point par les artistes modernes et contemporains occidentaux. La plus flagrante, dont l’influence est comparable au rôle que le portrait a traditionnellement joué dans l’art occidental, est le recours à une « grande image », amplement illustrée par plusieurs exemples dans cet article. Produite il y a mille ans, la représentation huari d’un visage souriant (fig. 28) ne peut que nous rappeler des oeuvres comme La Bouche en croissant, créée au XXe siècle, en 1948, par Jean Dubuffet. La sérialité est un autre principe de composition majeur dans l’art textile figuré du Pérou. Sur ce type d’oeuvres, l’on observe des représentations identiques – ou n’affichant que de légères différences dans le costume, les couleurs ou d’autres éléments – répétées sur toute la surface (fig. 29). Claude Monet contribua grandement à incorporer cette technique dans l’art moderne, en créant des tableaux aux thèmes répétitifs. Andy Warhol la rendit largement reconnaissable. Les tisserands péruviens l’ont utilisée dès le début. La troisième forme de composition la plus fréquente consiste en un visage ou corps de type humain noyé au milieu de motifs formant un ensemble FIG. 26 a-c : Vue générale et deux détails d’une tapisserie tissée, Chancay / frontière Chimu, côte centrale, Pérou,1100 – 1460. Laine de camélidé. 134,6 x 132,1 cm. Collection privée, Great Barrington, Massachusetts. Photos © Meg Shoemaker, New York. FIG. 27 a-b : Vue générale et détail d’une tapisserie tissée, Siguas, côte sud, Pérou, 500 av. J.-C. – 100 apr. J.-C. Laine de camélidé. 91,4 x 129,5 cm. Collection privée, Westchester, New York.
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