PARURES DE NEZ ASMAT
démiques diffi cilement accessibles pour les services
publics. Cependant, l’argument dominant, il faut bien
l’admettre, était plus sensible. Pour une analyse correcte,
un échantillon de l’objet doit être prélevé, ce
qui aurait engendré une perte substantielle dans une
oeuvre d’art d’assez petite taille. Nous avons donc dû
nous appuyer sur des approches plus classiques.
Lors de notre étude sur les poignards mentionnée
plus haut, nous avons obtenu des mesures détaillées
d’un squelette de casoar auprès du Naturalis Biodiversity
Center de Leyde. Les plus proches équivalents
des os utilisés dans les otsjes que nous avons pu trouver
sont les os du pied, mais leur taille était bien inférieure
à la longueur et au diamètre requis. Un squelette
humain a été étudié au Centre médical académique
d’Amsterdam. À nouveau, les métacarpiens et les métatarsiens
de l’homme semblaient les candidats les plus
prometteurs par leurs formes,
mais les dimensions se sont
révélées trop petites.
Nous avons alors
contacté Pepijn Kamminga,
conservateur
du département des
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masse caractéristique, la séquence de la protéine peut
être déduite de ces données. Les différences entre les
collagènes des différentes espèces sont suffi santes pour
établir la source animale dont elles sont dérivées. Un
exemple frappant démontrant la puissance d’une technique
connexe modifi ée à partir de la criminalistique
est la détermination de fragments de protéines provenant
de divers animaux laissés sur d’anciens outils en
pierre utilisés pour abattre les proies. Les anticorps
spécifi ques ont été utilisés pour détecter les restes de
protéines, ce qui a permis d’obtenir une estimation des
espèces auxquelles ils appartenaient. Ceci a été confi rmé
par un échantillon de sang prélevé sur une espèce
correspondante encore en vie. Les résultats ont révélé
le spectre des animaux qui ont été chassés et mangés
par les premiers hommes dans la région d’un site archéologique
vieux de vingt-cinq mille ans en Jordanie
(A. Nowell et al. 2016).
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles nous nous
sommes abstenus de procéder à une telle analyse.
Afi n d’obtenir des résultats statistiquement fi ables,
une série d’os du nez doivent être examinés, ce qui a
un coût considérable. En outre, ces techniques sont
encore la prérogative d’une poignée de centres aca-
FIG. 7a (À DROITE) :
Poignard avec un motif de
mante religieuse sculpté
dans la partie inférieure du
manche.
Photo des auteurs.
FIG. 6 (EN HAUT) : Fémur de
porc et ornement de nez.
Photo des auteurs.