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FIG. 1 (À GAUCHE) :
Tête. Rivière Porapora, PNG.
Début du XXe siècle.
Terre cuite. H. : 7 cm.
Ex-coll. Ulrich Kortmann, Dortmund ;
John et Marcia Friede (Jolika
Collection), Rye, New York ;
Bruce Frank, New York.
Photo : Hughes Dubois.
FIG. 2 (PAGE DE DROITE) :
Bouclier de guerre. Bas Sepik
ou rivière Ramu, PNG.
XIXe siècle.
Bois, fi bres, pigments. H. : 154 cm.
Ex-coll. Herman Seeger, Stuttgart.
Photo : Hughes Dubois.
la suite des activités commerciales et scientifi ques des
colons allemands avant la Première Guerre mondiale.
La plupart des pièces présentées dans l’exposition et
le livre fi gurent parmi les plus beaux exemples existants
dont nous ayons une trace. Événement non commercial,
l’exposition sera présentée dans les élégantes
salles de la maison Lempertz, près du quartier du
Sablon à Bruxelles, du 24 mai au 28 juin 2019. Son
inauguration coïncidera avec le lancement du livre
éponyme, un ouvrage richement illustré auquel ont
contribué des chercheurs de renom. Si de nombreuses
expositions s’accompagnent de catalogues, l’objet
principal est ici le livre, et l’exposition fait offi ce de
complément spectaculaire.
La confl uence des rivières Sepik et Ramu constitue
le plus grand bassin versant d’eau douce de Papouasie
Nouvelle-Guinée et, d’un point de vue culturel et
environnemental, l’une des principales régions dans
son genre au monde. C’est probablement le système
d’eau douce le moins développé de la région indo-pacifi
que sans grande implantation d’activités minières ou
forestières et, par conséquent, celui qui demeure le plus
intact. Le fl euve Sepik coule en grande partie d’ouest
en est le long de son parcours sinueux de onze cents
kilomètres à travers le nord-est de la Nouvelle-Guinée.
Le Ramu parcourt quant à lui un trajet de six cent
Ancestral Visions: Papua New Guinea
Art from the Sepik–Ramu est un projet commun
d’exposition et d’édition lancé dans le but de créer un
dialogue synergique entre des oeuvres d’art exceptionnelles,
une recherche approfondie et une stimulation
visuelle. Il a été créé en mettant l’accent sur la région
géographique et culturelle de l’Océanie, qui offrait la
possibilité de rassembler un groupe d’oeuvres d’art
connexes susceptibles d’intéresser tant les connaisseurs
que le grand public. Quoique le Pacifi que
regorge de régions productrices d’art, la région du
Sepik-Ramu se démarque par son étendue et sa distinction
avec celles des Maoris de Nouvelle-Zélande
et de Hawaï. Associés dans le cadre de ce projet, le
Sepik et le Ramu sont souvent considérés séparément
(voire pas du tout en ce qui concerne le Ramu), bien
qu’ils soient inextricablement liés sur le plan culturel
et géographique. Vu l’abondance de livres, d’articles
et d’autres textes traitant de l’art de Nouvelle-Guinée,
il a été décidé de mettre en valeur des pièces relativement
inconnues, mais pouvant se rejoindre dans le
contexte plus large d’une oeuvre. À cette fi n, la sélection
d’objets met en rapport des éléments de plusieurs
collections privées importantes des Pays-Bas formées
principalement vers le milieu du XXe siècle avec
d’autres pièces néoguinéennes rapportées en Europe à
Par Kevin Conru
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