Bourgogne et les Idoles
BESANCEUIL—Nous l’annoncions dans notre numéro
de Printemps, le Bourgogne Tribal Show prépare une
quatrième édition ambitieuse avec une ouverture vers
d’autres domaines artistiques – arts contemporain et
moderne, art médiéval, arts classiques de Chine, d’Inde
et du Japon, antiquités égyptiennes – qui viendront compléter
l’offre de qualité en arts d’Afrique, d’Océanie et
des Amériques, véritable colonne vertébrale de ce premier
salon champêtre.
Une année de plus, la foire qui se déroulera, du 30
mai au 2 juin, à Besanceuil, sur les terres du marchand
d’art contemporain Bruno Mory, sera complétée par une
exposition adressée au grand public et visible jusqu’au
28 juillet au farinier de l’abbaye de Cluny. Portant pour
titre Idoles, cette manifestation a été conçue par l’artiste
visuelle et grande amatrice d’arts extra-européens Coco
Fronsac. Celle-ci a eu l’amabilité de répondre à nos questions.
Tribal Art Magazine : Qu’est-ce qui vous a attirée dans
la proposition de commissariat d’exposition que vous
ont formulée les organisateurs de la BTS ?
Coco Fronsac : Depuis le temps que j’entends parler
du Bourgogne Tribal Show, ce bel événement, loin
de la capitale, dans un cadre idyllique… C’est Julie
Arnoux, de Gus Adler et Filles, que je connaissais depuis
quelques années, qui m’a proposé le commissariat de
cette exposition, car elle appréciait mon travail.
Je fus enchantée et très excitée par cette proposition...
Un projet épatant dans un lieu magique, et l’idée
de travailler en collaboration avec de grands marchands
et amis, pour certains, m’a totalement convaincue. Et
qui résisterait à un week-end en Bourgogne, quand on
aime le bon vin !
T. A. M. : Que découvrira le public qui verra Idoles ?
C. C. : Le public pourra y voir une sélection d’objets,
des chefs-d’oeuvre, dans un écrin somptueux, le farinier
de l’abbaye de Cluny. Ce sera une rencontre avec
un lieu chargé d’âme ; des pièces exceptionnelles,
issues de prestigieuses collections, et une amoureuse
de la photographie, des arts, qu’ils soient non occidentaux,
sacrés, ou simplement esthétiques. Un dialogue
visuel et artistique entre l’objet, le visiteur et des
oeuvres peintes, des sculptures, spécialement créées
pour cette exposition.
Mon choix s’est porté sur les « idoles » ou l’idée
qu’on s’en fait… Attirer l’adoration, capter le regard et
piéger le coeur. Tous ces objets, sélectionnés pour leur
force, leur originalité, leur origine seront mis en scène
dans une installation réalisée pour cet événement. Une
voie toute tracée pour laisser libre cours à l’imaginaire.
T. A. M. : Un coup de coeur particulier parmi les pièces
que vous avez sélectionnées ?
C. C. : Je les aime toutes. J’aurais du mal à n’en choisir
qu’une... Elles sont toutes si particulières, mystérieuses,
fascinantes et envoûtantes. Ce sont mes « Idoles ».
Des coups de foudre... Une tendresse particulière
peut-être pour une idole masculine, de culture Chontal,
Mexique, État de Guerrero, datant de 1200-400 av.
J.-C, de la galerie Furstenberg, à Paris.
EN HAUT : Affi che de l’exposition
Idoles.
Pour le Bourgogne Tribal Show.
À DROITE, DE HAUT EN
BAS : Coco Fronsac, L’Anthropomorphique
Homme-
Bélier de la série Idoles,
Chimères et Merveilles.
2019.
Gouache sur photographie ancienne.
À DROITE, DE HAUT EN
BAS : Coco Fronsac, Toi,
garant du monde vivant et
de la vie future devant le
palais de Jacques-Coeur de
la série Idoles, Chimères et
Merveilles. 2019.
Gouache sur photographie ancienne.
Sculpture. Fang, Gabon.
XVIIIe siècle.
Coll. privée, Paris.
MARCHÉ DE L'ART
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