CARL WILHELM ÖBERG
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FIG. 25 (À GAUCHE) :
Vitrine contenant « de la
monnaie de coquillages
provenant de Nouvelle-
Irlande, New Hannover,
Nouvelle-Bretagne, des îles de
l’Amirauté, de l’île Squally et
des îles St. Matthias ». L’objet
pointu, long et étroit est
probablement identique à ce
qu’Öberg qualifi e de « couteau
en nacre, utilisé pour tatouer ».
Photo © Bart van Bussel.
FIG. 26 (CI-DESSOUS) :
Détail de l’élégante petite
parure de cou kap kap de
Nouvelle-Irlande.
Photo © Bart van Bussel.
Edgar Waite et A.C. Davis, travaillant tous deux au
South Australian Museum d’Adelaïde, et plus tard,
en 1934, pour l’expédition danoise Monsunen39.
Revenons à présent à la première coupure de
presse. Öberg y apparaît entouré par sa collection de
Nouvelle-Irlande, dont nous connaissons à présent
les tenants et aboutissants (fi g. 9, 12 et 13). La date
de publication de 1930 semble correcte, eu égard au
don fait par Öberg l’année suivante au Hometown
Society Museum de Stora Skedvi. Les habitants de ce
village ne pouvaient qu’être fi ers que l’un des leurs
ait mené une vie à ce point différente, et riche dans
des contrées si exotiques, d’autant plus que cela leur
a offert de nouveaux horizons en matière d’opportunités,
d’expériences et, probablement, de richesses.
La décision d’Öberg de faire don de sa collection
a certainement été le fruit d’une mûre réfl exion, surtout
FIG. 27 (À DROITE) : Un
tambour et une massue à
tête de pierre provenant de
Nouvelle-Bretagne.
Photo © Bart van Bussel.
en raison de sa relation personnelle avec les objets,
dont le souvenir avait dû les imprégner d’une signifi
cation plus profonde encore. Dans ce contexte,
il semble évident que ce court article de journal ait
servi à tenir au courant ses amis et anciens collègues
de l’archipel Bismarck, dont Öberg savait qu’ils s’informaient
en lisant la presse allemande (fi g. 1).
L’historien local Berndt Hage connaissait bien Öberg
et a déployé beaucoup d’efforts pour attirer l’attention
sur son histoire. Il est peut-être à l’origine des deux
articles en question. Les deux hommes ont dû avoir de
nombreuses conversations au fi l du temps, non seulement
à propos de la vie d’Öberg, mais aussi de l’avenir
de sa collection, ce qui a mené à la donation.
Le dimanche 26 juillet 1931, Öberg présente la
collection dans le cadre des « festivités estivales du
village » dans la salle polyvalente de Stora Skedvi.
L’exposition s’intitule Une exposition d’objets de
culte et culturels des mers du Sud (fi g. 14)40 et
environ mille cinq cents personnes assistent aux
célébrations. Hage prononce un discours dans
lequel il présente la donation et l’inauguration offi
cielles41. Öberg et Hage dressent également l’inventaire
de tous les objets et rédigent soixante-sept descriptions,
dont certaines concernent plusieurs objets.
La collection comprend en outre un certain nombre
de coquillages et de carapaces de tortue, un oiseau de
paradis et quelques objets personnels d’Öberg. Elle
est exposée dans son intégralité dans le minuscule
bâtiment du musée (fi g. 5). Hage et Öberg donneront
ensuite des conférences dans plusieurs villes du pays,
tandis que la donation fera l’objet de quelques articles
dans des journaux essentiellement locaux.
Une histoire intéressante a récemment été relatée
par quelques anciens de la communauté locale.
Öberg avait apparemment l’habitude de payer ses
visites chez son médecin traitant avec des objets de
sa collection. Il s’est avéré que le cabinet médical de
feu le Dr Noach Palmquist était situé dans le comté
de Dalarna, à proximité de Stora Skedvi, et que ce
médecin avait traité Öberg à plusieurs reprises entre
1890 et 190242.
En tout, le Dr Palmquist a reçu quarante-cinq objets
de la part d’Öberg, tous remis au Gothenburg
Museum par sa veuve en 1932. Nous ne savons
pas si cette dernière était au courant de la donation
d’Öberg au Hometown Society Museum, en 1931,
ni si elle a pris sa décision avec ou sans l’accord préalable
de son mari43. Cette collection comprenait