DOSSIER
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Au mois de janvier 1902, le gouverneur Hahl,
accompagné de Franz Buliminsky et Maximilian
Thiel, entame une inspection du district nord de la
Nouvelle-Irlande29. Les trois hommes rendent visite
à Öberg qui s’entretient avec le Dr Hahl. Öberg note
que cette visite a provoqué une forte hausse des activités
commerciales.
Bien qu’il fréquente régulièrement d’autres marchands
et planteurs de la région, Öberg reste néanmoins
seul pendant de longues périodes. Il se réjouit
de recevoir le courrier et les journaux qui lui parviennent
de Suède et assiste souvent aux cérémonies
sing-sing des indigènes de la région.
Durant l’été, Öberg fait état d’une chaleur particulièrement
insoutenable. Un jour, il est surpris par un
feu de brousse spontané duquel jaillissent de grandes
étincelles s’approchant dangereusement de son camp
depuis l’arrière-pays. Par chance, il parvient à maîtriser
l’incendie. Il vit ensuite une autre situation délicate,
non plus à cause du feu, mais de l’eau… Après
s’être retirée, la mer était revenue à toute vitesse,
FIG. 18 (À GAUCHE) :
Loed et Bart van Bussel
jouant sur les tambours à
friction de Nouvelle-Irlande.
Photo © Thomas Otte Stensager.
FIG. 19 (CI-DESSUS) :
La clarinette et le livre de
musique d’Öberg, avec des
objets provenant des îles de
l’Amirauté, des noix de coco
et donc du copra.
Photo © Bart van Bussel.
Le panneau manuscrit indique :
« Pagne, Lava-Lava, fabriqué avec
l’écorce d’un mûrier. Originaire des
îles Fidji. »
FIG. 20 (PAGE DE DROITE) :
Tambours à friction et
sculptures de Nouvelle-
Irlande.
Photo © Bart van Bussel.
l’île Wallis avec plus de vingt kilos de carapaces et
mentionne un client, un capitaine japonais, à qui il a
vendu quatre morceaux de carapace de tortue pour
la somme de quinze marks27.
En ce qui concerne son activité principale, Öberg
écrit en 1902, soit à la fi n de sa première année à
Mongal, qu’il a expédié trente tonnes de copra au
cours de l’année, pour un montant de cent cinquante
couronnes suédoises par tonne (en 2018, cette
somme équivaut environ à huit mille six cents couronnes
ou sept cent soixante-dix euros)28.
Ainsi, Öberg doit parfois s’y rendre pour traiter de
questions importantes.
Durant ses premières années dans la région, Öberg
reçoit régulièrement la visite du responsable du district
Franz Buliminsky et de Maximilian Thiel de
Hernsheim & Co. Dans l’une de ses notes quotidiennes
dans son journal, Öberg écrit que « M. Buliminsky
est tombé de cheval hier et a été sérieusement
blessé ». Vu les attributions offi cielles de Buliminsky,
cet accident aura probablement eu des conséquences
importantes pour Öberg et les autres marchands et
planteurs de la région.
À Mongal, Öberg travaille sans relâche pour récolter,
sécher et stocker le copra afi n de l’expédier et
d’en percevoir les revenus, tout en assurant l’entretien
constant et indispensable de l’entrepôt de copra, du
hangar à bateaux, de la résidence et des bateaux. Il
fabrique son propre poulailler, tue des pigeons dans
les bois avoisinants et utilise des produits alimentaires
locaux pour cuisiner. Il estime que les conserves et
les autres aliments préparés importés d’Allemagne et
vendus dans les postes commerciaux sont trop chers.
Néanmoins, alors qu’il se trouve à Mongal, il trouve
le moyen d’acheter quatre masques de danse et deux
tambours à friction (fi g. 15, 16, 18 et 20)26.
Le commerce de carapaces de tortue et de
concombres de mer constitue une source de revenus
supplémentaire pour Öberg. Un jour, il revient de