ART ON VIEW
FIG. 8 (CI-DESSUS) :
Collection Öberg au
Hometown Museum.
Photo © Bart van Bussel.
Au bout de la table se trouve le coffre
de marin d’Öberg. Au-dessus de la
fenêtre sont exposés des arcs et des
fl èches de Bougainville, îles Salomon.
Juste à côté, sur le mur « Une épée
de parade de Neu Hannover », « Une
jupe de femme de Nouvelle-Guinée
britannique, faite de fi bres et colorée
avec du jus d’arbuste » et deux
« Pagaies de Neu Hannover (Lavongai).
Fabriquées à base de bois de Kajula,
rarement observées. Utilisées par
le second qui dirige la pirogue et
également comme bancs au parlement
allemand à Berlin ».
FIG. 9 (À DROITE) :
Installation avec les poteaux
malagan fi gurant sur la
coupure de presse en fi g. 1.
H. : 220, 235, 230 cm.
Photo © Bart van Bussel.
Poteau malagan de Kap Su. Appartenait
à une vieille famille de danseurs. Acheté
en 1886 pour cent cinquante couronnes
suédoises. Il était « appuyé contre un
palmier sous un toit à l’extérieur de la
hutte d’un chef ». Le poteau a plus tard
été coupé en trois morceaux afi n d’en
faciliter le transport vers la Suède. Le
panneau sur le mur indique : « Poteaux
totémiques. Pedigree » (« Totempåla.
Släktstavala »).
À gauche, un ornement provenant
d’Arawe, sud de la Nouvelle-Bretagne,
composé de deux dents de sanglier
courbées centrées entre de longues
rangées tressées de coquillages « nassa ».
Selon Öberg, « Seuls les chefs portent
ces ornements. Ceux qui les portent sont
ceux qui, dès leur plus jeune âge, se
nouent la tête en serrant tellement fort
qu’elles deviennent pointues ».
FIG. 10 (EN HAUT À
DROITE) : Détail avec la face
de la partie supérieure du
poteau malagan acquis en
1886 à Kapsu.
Photo © Bart van Bussel.
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noble dame autochtone et catholique » (fi g. 19).
Öberg écrit que, même en 1891, les chefs fi djiens ont
conservé leurs coiffures caractéristiques, rivalisant
dans l’art de colorer et d’arranger leur chevelure. En
revanche, les tatouages sont devenus rares9.
C’est depuis Sydney qu’il a également effectué ses
premiers voyages vers le nord et la Papouasie-Nouvelle
Guinée, vraisemblablement au début des années
1880, bien qu’aucune date précise ne soit mentionnée.
À partir de là, Öberg a peu à peu construit
son avenir dans l’archipel Bismarck.
DANS L’ARCHIPEL BISMARCK
À la lecture de ses carnets de bord, d’articles de journaux
suédois et des quelques autres informations
le concernant, il apparaît qu’Öberg était un marin
consciencieux, humble et travailleur, toujours prêt à
accepter les emplois et à saisir les opportunités qui
se présentaient, un homme qui cherchait simplement
à gagner sa vie et à mettre un peu d’argent de côté.
Durant son séjour dans l’archipel Bismarck, il étoffe
ses carnets en décrivant les marchandises, les événements,
les gens qu’il rencontre et la vie qu’il mène
sur place. Il qualifi e les mers du Sud de paradis, un
endroit où il voudrait vivre, si possible sur une île qui
lui appartiendrait10. Si son rêve ne s’est jamais réalisé,
Öberg a néanmoins vu son existence changer à jamais
après son arrivée dans les mers du Sud, en particulier
dans l’archipel Bismarck. Pendant plus de vingt ans,
il a vécu de nombreux événements importants et travaillé
parmi des gens dont on se souvient encore.
Le terme « archipel Bismarck » comprend les territoires
situés à l’est et au sud-est de la Papouasie-Nouvelle
Guinée. Nommé en l’honneur du chancelier
allemand Otto von Bismarck, l’archipel se compose