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DOSSIER 94 Les masques GALWA aux triangles noirs, rouges ou blancs Par Charlotte Grand-Dufay FIG. 1 (À GAUCHE) : Gravures sur bois dessinées par Louis Breton d’après des photographies et des croquis de l’auteur, le Marquis de Compiègne « Idoles des Pahouins, des Gallois et de Ivéia, rapportées par MM. Marche et de Compiègne ». Extrait du Marquis de Compiègne, L’Afrique Equatoriale, Okanda Bangouens -Osyéba, Paris, E. Plon et Cie, 1875. FIG. 2 (CI-DESSOUS) : Carte de la région Galoa en 1907. Extrait des Annales Apostoliques de la Congrégation du Saint-Esprit, Août 1907, « Échos de nos oeuvres. Mission du Gabon », p. 173. Depuis le XVIIe siècle les Galwa (Galoa) occupent la partie du Moyen-Ogooué, un territoire qui s’étend de Lambaréné jusqu’à Aschouka englobant les lacs Onangué, Ezanga, Oguemoué. Leur histoire est liée aux migrations historiques du Haut-Ivindo (affl uent de l’Ogooué) et se confond avec celles des peuples du Centre-Gabon (Tsogho, Vuvi, Massango) et du Bas-Ogooué (Mpongwé, Orungu, Nkomi). Ils font partie du groupe linguistique dit Omyéné du mot myéné (je dis que) par lequel les gens commencent leurs discours1. Les tribus myéné désignent les Mpongwé, les Orungu, les Nkomi, les Enenga, les Adjumba qui ont une unité linguistique, une même culture et les mêmes sociétés secrètes, le bwiti, l’okuji ou l’okukwé, le mwiri et le njembé. Pendant longtemps, pour le commerce de traite – ivoire, caoutchouc, esclaves – les Galwa furent les intermédiaires privilégiés entre les peuples de l’amont de l’Ogooué (Okande et Aduma) et de l’aval (Knomi et Orungu). Les Galwa s’appelaient, autrefois, Edôngô, l’ethnonyme galwa signifi ant « ceux qui ont changé ». Leurs masques ont été rapportés dès 1830 et collectés pour les Expositions universelle et coloniale de Buffalo (États-Unis), en 1901, et les Expositions coloniale et internationale de Paris(1931, et 1937) et de Chicago (1933). Aujourd’hui, si ces masques sont exposés dans différents musées, celui du quai Branly - Jacques Chirac (Paris), de l’Areuse (Suisse), Barbier-Mueller (Genève), du Penn Museum (Philadelphie), du De Young Museum (San Francisco), du musée des Arts et Traditions (Libreville), ils n’ont jamais fait l’objet d’une étude globale. Apparentés au style régional des masques blancs punu-lumbu et situés à leur périphérie, les


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