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87 FIG. 7a-b (CI-DESSOUS) : Masque calao du Poro. Mano, Liberia. XIXe siècle. Bois, métal, tissu, fi bres végétales et encre. P. : 38,1 cm. Ex-coll. J. J. Keljman, New York. Fine Arts Museums of San Francisco, acquisition du musée, don du Museum Society Auxiliary, inv. 73.9. © Fine Arts Museums of San Francisco. FIG. 5 (CI-DESSUS) : Masque. Grebo/Kru, Liberia. Milieu du XIXe siècle. Bois et pigments, H. : 50,8 cm. Ex-coll. Saul Stannof, Tarzana ; Alain de Monbrison, Paris ; André Fourquet, Paris ; Maurice de Vlaminck, Paris. Collection privée. Avec l’aimable autorisation du LACMA. FIG. 6 (À DROITE) : Masque gelede. Yoruba, Nigeria. XIXe siècle. Bois. H. : 31,8 cm. Collection privée. Avec l’aimable autorisation du LACMA. Dans cette section, un trône luba – lien entre le souverain en vie et ses ancêtres – représente une femme qui regarde vers un autre royaume. Son regard tourné vers l’intérieur est celui de la transcendance, garantissant la continuité du royaume et confi rmant l’autorité royale (fi g. 13). Les masques, plus que toute autre forme d’art, illustrent l’idée d’un oeil intérieur. Les mascarades comportent la double identité du danseur et de l’esprit, ou d’une présence éveillée et rendue manifeste par la danse. La section Visionary Performance examine dans quelle mesure chaque individu possède un oeil intérieur et un oeil extérieur, et, d’une certaine façon, comment le danseur masqué est l’incarnation ultime de cette idée. Les moments fugaces de la mascarade, lorsque la succession des masques présente un monde ordonné et que leur beauté est éphémère, constituent l’essence même de nombreuses danses africaines. Mais les chorégraphies sont tout aussi essentielles, en particulier le nom de Sakimatwimatwi, ou « Monsieur Nombreuses Têtes » (fi g. 10), font allusion aux pouvoirs de clairvoyance de ceux qui ont franchi toutes les étapes du Bwami, et que les connaissances acquises ont rendus sages. Par ailleurs, la conception de textiles s’est révélée une expression artistique dynamique capable de véhiculer des conceptions abstraites à travers des motifs concrets. Les oeuvres présentées dans Patterns of Perception soulignent la polyvalence des artistes kuba, auteurs d’un répertoire graphique porteur de références à des connaissances secrètes et une sagesse ésotérique. Les panneaux de raphia tissés et brodés (fi g. 12) fi gurent parmi les réalisations textiles les plus abouties des Kuba. Largement utilisés à l’époque précoloniale comme objets d’échanges, ils avaient un rôle essentiel pour forger des alliances et étendre l’infl uence du royaume. Dans le sud-est du Congo, de nombreuses sculptures manifestent l’interaction avec le monde des esprits. La section Beholding Spirit se penche sur la manière dont les emblèmes associés à la royauté luba – trônes, sceptres et haches cérémonielles – constituent des symboles de spiritualité confèrant un pouvoir au souverain et à la communauté dans son ensemble. Les représentations féminines attirent les esprits pour qu’ils habitent en elles, et leurs regards ne sont pas tant destinés aux humains, qu’aux esprits qui gouvernent l’humanité. L’OEIL INTÉRIEUR


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