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MUSÉE À LA UNE 86 FIG. 4 (CI-DESSOUS) : Masque beete. Kwele, Gabon. Première partie du XIXe siècle. Bois et pigments. L. : 44,8 cm. Collection privée. Photo : Peter Zeray, The Photograph Studio, The Metropolitan Museum of Art. L’une des manières les plus évocatrices qu’ont les arts africains de transmettre une vision déterminée est la façon dont ils sont utilisés dans des contextes éducatifs. La section Insight as Education explique comment les peuples Lega de RDC délimitent la vie en plusieurs phases d’apprentissage. L’association du Bwami se consacre à l’enseignement des codes moraux et des normes éthiques. Toutefois, contrairement à de nombreuses sociétés régissant les rites de passage, le Bwami ne s’arrête jamais : la mort et l’accession à l’au-delà procurent l’érudition ultime. Plus ses membres vieillissent, plus ils gravissent les échelons du Bwami et plus les facultés de vision et la clairvoyance qu’ils acquièrent et maîtrisent sont développées. L’emploi de statuettes s’accompagne, chez les Lega, de l’utilisation de la parole (proverbes, maximes, chants) afi n d’enseigner des préceptes moraux aux initiés et de matérialiser des concepts philosophiques. Par exemple, les fi gures à plusieurs têtes connues dans les proverbes sous énergie et puissance au processus agricole. De telles oeuvres démontrent comment le commencement de l’humanité peut être rendu présent et visible par le biais de connexions spirituelles. De nombreuses oeuvres d’art africain matérialisent le rapport mère et enfant, le plus essentiel et intime qui soit. Les sculptures qui composent la section Maternal Gaze expriment la puissance de ce lien. Pour bon nombre de communautés, une naissance est perçue comme un don des dieux. Les fi gures du Gwan bamana (Mali) (fi g. 9) auraient pendant longtemps aidé les femmes à surmonter les diffi cultés physiques liées à la conception et à l’accouchement. Tout aussi majestueuse, une mère à l’enfant mbembe (Nigeria) extrêmement patinée et ravinée par une longue exposition aux intempéries affi che un regard profondément introspectif (fi g. 11, à droite). Par son attitude et ses gestes, chaque fi gure féminine présente dans cette section raconte une histoire mêlant fi erté et protection.


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