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76 FIG. 11 (PAGE DE DROITE) : Cimier. Senufo, Côte d’Ivoire. Fin du XIXe siècle - début du XXe siècle. Bois, perles de verre, cordelette et huile de palme. H. : 44 cm. Acquis en 1936, collection Louis Roux. Musée des Confl uences, inv. MC1766. © Benoit Lapray - musée des Confl uences, Lyon. MUSÉE À LA UNE FIG. 12 (CI-DESSUS) : Statuette mwana hiti, Doë ou Zaramo, Tanzanie. Milieu du XIXe siècle. Bois et incrustations métalliques. H. : 20,5 cm. Collectée par Étienne Baur vers 1870. Dépôt des OEuvres pontifi cales missionnaires, Lyon, musée des Confl uences, inv. D979-3-383. © Patrick Ageneau - musée des Confl uences, Lyon. C’est durant leur période d’initiation que les jeunes fi lles doë et zaramo recevaient une petite statuette de ce type, appelée mwana hiti, généralement traduit par enfant de bois. Celle-ci fut collectée par le père Baur dans le pays des Zaramo (Ouzaramo) qui s’étend autour de Dar es Salaam. Elle se démarque des autres mwana hiti par le soin remarquable apporté au modelé du visage, au traitement des bras ainsi qu’à la présence d’un sexe féminin, habituellement absent des fi gurines de ce type. Après avoir été consacrée, la mwana hiti devenait un support d’enseignement, un symbole de fertilité et assurait le lien avec les ancêtres. Selon les traditions familiales, la statuette pouvait être agrémentée de perles, de cheveux, portée dans le dos ou autour du cou. Dans tous les cas, la jeune femme devait prendre soin de sa mwana hiti comme d’elle-même, sous peine d’être frappée, dit-on, de stérilité. Marie Perrier. FIG. 10a-b (EN HAUT ET À DROITE) : Siège à haut dossier. Kami, Tanzanie. Milieu du XIXe siècle. Bois. H. : 82 cm . Collecté par Alexandre Le Roy entre 1881 et 1892. Dépôt des OEuvres pontifi cales missionnaires, Lyon, musée des Confl uences, inv. D979-3-1744 © Pierre-Olivier Deschamps/ Agence VU’- musée des Confl uences, Lyon. Alors que les quelques exemplaires connus de ce type de siège – collection Bareiss, collection Marceau Rivière – sont attribués aux Luguru, Alexandre Le Roy précise qu’il a collecté cette oeuvre dans l’Oukami, c’est-à-dire la zone de plaines qui s’étend autour de la ville de Morogoro, en Tanzanie. Le siège est formé d’un tabouret qui se prolonge par un haut dossier dont la face est agrémentée d’une poitrine féminine. Le revers du dossier est orné de motifs géométriques qui rappellent ceux que l’on trouve sur de nombreux objets usuels réalisés par les Swahili. L’ensemble est surmonté d’une fi gure féminine qui évoque l’ancêtre fondatrice veillant sur le lignage et rappelle l’organisation matrilinéaire qui prévaut dans l’aire culturelle à laquelle appartiennent les Kami et les Luguru notamment. De petites dimensions, ce siège était réservé à un usage cérémoniel, notamment lors de l’investiture du doyen ou de la doyenne d’un village et pendant les initiations. Marie Perrier. enquêtes. Je souhaite également souligner qu’une part signifi cative de nos collections est présentée hors vitrine, permettant ainsi une grande proximité, très appréciée, avec le visiteur. T. A. M. : Le musée des Confl uences se distingue aussi par un programme trépidant d’expositions temporaires. Quels sont les prochains projets qui mettront à l’honneur vos collections extraeuropéennes ? M. P. : Le printemps a été très riche au musée des Confl uences puisque nous venons d’ouvrir trois expositions ! D’abord Venenum, un monde empoisonné, exposition ouverte depuis avril qui présente les usages des poisons à travers les temps et les cultures,


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