73 et Océanie dont je suis en charge, nous pourrions évoquer une très belle chaise qui proviendrait de l’île de Lamu, au large du Kenya, et qui a été préemptée lors de la vente Goldet en 2001. En enquêtant sur l’histoire de cette chaise, je me suis aperçue qu’elle avait appartenu à Polly Thayer Starr, célèbre peintre de Boston. Je pense aussi à plusieurs objets de Côte d’Ivoire comme une statuette exceptionnelle ainsi qu’un masque d’initiation senufo reproduit dans le catalogue de la récente exposition Senufo Unbound, organisée pièces d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques collectées très tôt, parmi lesquelles un rare siège à haut dossier identifi é comme kami (Tanzanie) rapporté par Mgr Le Roy dans les années 1880-1890 (fi g. 11) ou encore une très belle statuette mwana hiti doë-zamaro collectée dans la région de Bagamoyo (Tanzanie) par le père Baur (fi g. 13). Nous conservons aussi dans les fonds nord-américains un ensemble remarquable de la région des plaines, issu de ce même dépôt (fi g. 9), collecté au cours de la première moitié du XIXe siècle, dont une exceptionnelle coiffe Osage qui fut mise en valeur au sein de l’exposition du musée du quai Branly – Jacques Chirac, Indiens des Plaines (2014). T. A. M. : Héritier de fonds ethnographiques anciens et divers, le musée des Confl uences a-t-il mis en place une politique d’acquisitions propre ? M. P. : L’enrichissement des fonds a été l’un des axes majeurs de travail depuis la mise en place du projet. Dans le domaine de l’ethnographie, le premier directeur du musée, le Québécois Michel Côté (en poste jusqu’en 2010) a principalement oeuvré dans deux directions. D’une part, il a promu l’acquisition d’ensembles contemporains de peuples autochtones, qui utilisent l’art pour affi rmer leur spécifi cité culturelle. Le choix s’est porté sur les Inuits du Grand Nord, ainsi que sur les Aborigènes d’Australie. Les collections que nous possédons dans ces deux domaines sont parmi les plus appréciées du public, et sont très demandées pour des expositions temporaires. Pour ne donner qu’un exemple, plusieurs objets créés par les peuples aborigènes d’Australie et les insulaires du détroit de Torres ont été empruntés par le Musée d’ethnographie de Genève pour enrichir le parcours de l’exposition L’effet boomerang, à l’affi che du 19 mai 2017 au 7 janvier 2018. L’autre axe d’acquisitions mis en place a été l’achat d’objets susceptibles de renforcer qualitativement l’ensemble des fonds. Pour en rester à des exemples concernant les fonds Afrique MUSÉE DES CONFLUENCES FIG. 5 (PAGE PRÉCÉDENTE) : Hache cérémonielle. Kanak, Nouvelle-Calédonie. Début du XXe siècle. Jade, bois, fi bres et noix de coco, poils de roussette et coquillages. L. : 51 cm. Don d’Émile Guimet en 1912. Musée des Confl uences, inv. 60006908. © Pierre-Olivier Deschamps/Agence VU’- musée des Confl uences, Lyon. FIG. 6 (CI-DESSUS) : Monnaie à tête sculptée. Nouvelle-Calédonie. XXe siècle. Écorce, bois, os, coquillages, écaille de tortue, poils de roussette, fi bres végétales et fi ls de coton teint. H. : 19 cm. Musée des Confl uences, inv. 2003.9.1. © Pierre-Olivier Deschamps/Agence VU’- musée des Confl uences, Lyon.
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